Constat n Il y a aujourd'hui une décentralisation des responsabilités sans une décentralisation des moyens, constate le premier secrétaire national du Front des forces socialistes. C'est pour un nouveau concept que le Front des forces socialistes vient d'opter afin de séduire l'électorat le 29 novembre prochain : la double décentralisation. Invité ce matin de la rédaction de la Chaîne III, son premier secrétaire national explique : «Lorsque les Algériens veulent se révolter contre certaines situations, comme le chômage, ils vont vers une APC qui, malheureusement, ne peut pas régler leurs problèmes.» Autrement dit, le président d'APC est tenu pour responsable de tous les problèmes et déficits enregistrés au niveau de sa municipalité sans pour autant détenir les moyens juridiques et financiers pour répondre aux doléances de la population. «Il y a aujourd'hui une décentralisation des responsabilités sans une décentralisation des moyens», constate, amer, Karim Tabou. C'est pourquoi le FFS propose un nouveau code communal et de wilaya qui prenne compte de cet impératif de «double décentralisation». «Nous voulons une double décentralisation avec tout ce que cela induit comme autonomie de la gestion de la collectivité, car il y a des collectivités qui peuvent développer un certain nombre de secteurs et qui peuvent bénéficier d'une autonomie fiscale locale qui peut générer des recettes et créer des richesses au niveau local.» Malheureusement, regrette encore M. Tabou, «toutes ces idées ne peuvent être exécutées que dans le cadre d'un système politique cohérent qui permet une réelle représentation». Et de plaider pour une véritable représentativité au niveau local et pour une meilleure implication de la population dans la gestion des affaires. «Il faut, estime-t-il, que des les APC et APW puissent reprendre leur vocation d'institutions au service de la population et qui donnent véritablement la possibilité aux citoyens de participer à la gestion des affaires. Sans avoir doté ces institutions d'instruments pour rendre le citoyen acteur principal dans la gestion de la collectivité, nous allons continuer à fonctionner dans un système régi par l'autorité centrale.» Même si, reconnaît-il, «dans les textes, notamment la Constitution, il est proclamé que les institutions locales sont les premières institutions de l'Etat, la décentralisation est totalement consacrée et l'autonomie est un principe de gestion de ces collectivités». Interrogé sur les résultats quelque peu mitigés du parti lors des élections partielles de 2005 en Kabylie, une région où il est pourtant supposé disposer d'un réel ancrage populaire, Tabbou, tout en estimant que «c'est trop dire que d'avancer que le FFS est en recul», reconnaît, néanmoins, que le plus vieux parti de l'opposition a laissé des plumes dans son bras de fer avec le mouvement des archs. «Je tiens à préciser que les partielles de 2005 n'étaient pas un scrutin ordinaire. Il a été imposé par les autorités au parti après avoir dissous les assemblées qu'il avait gérées, avec une situation particulière en Kabylie. Il est évident que le FFS, qui a eu à affronter cette situation, ne pouvait qu'enregistrer des pertes qui étaient des conséquences directes de ses positions.»