La décentralisation est-elle un atout ou un handicap pour l'économie ? Existe-t-il des fondements économiques au mouvement de la décentralisation ? La décentralisation permet-elle un accroissement du poids de la sphère publique ? Existe-t-il une politique économique locale ? Les régions-programmes doivent-elles jouer un rôle dans la décentralisation ? C'est, entre autres, à ces questionnements que tenteront de répondre des experts ès qualités, à l'occasion du colloque international qu'organise l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, samedi et dimanche prochains. Ce séminaire, auquel participeront plusieurs experts en économie et des universitaires nationaux et étrangers, abordera la thématique de la décentralisation sous tous ses aspects : politique, économique, financier, social et culturel. Il s'agira pour les séminaristes de mettre en exergue l'apport de ce nouveau concept de décentralisation dans le développement local. Pour ce faire, il faudra arrêter un état des lieux de la démocratie locale en se basant sur les expériences de décentralisation. une approche empirique qui intègre des éléments d'analyse économique et financière. Car la problématique de cette nouvelle approche soulève, à vrai dire, des aspects concrets liés à l'exercice du pouvoir local. Et forcément du développement local. Les participants au colloque ne manqueront sans doute pas de mettre en confrontation des études comparées sur la problématique en question. C'est ce que propose, en tout cas, le comité d'organisation du colloque comme éléments d'analyse : décentralisation et financement des collectivités locales ; analyse critique de la pertinence du transfert de compétences ; décentralisation et développement intégré ; coopération intercommunale décentralisée ; problématique du territoire, espace rural et nouvelle spatialité. C'est que toute politique de décentralisation “a pour objet de réorganiser l'administration territoriale afin de favoriser l'émergence des initiatives locales ainsi que des pôles de responsabilité publique en phase avec leur déploiement”, estime la responsable du colloque Mme Ahmed Zaïd, pour qui le processus de décentralisation suppose que “l'autorité centrale accepte de se dessaisir d'un groupe significatif de compétences, dont l'exercice incombera aux collectivités”. Le concept de décentralisation et de régionalisation a déjà “mobilisé” la classe politique et la société civile. Reste l'avis des scientifiques à l'occasion de ce colloque. Le débat est ouvert. Y. A.