Le président du Pakistan, Pervez Musharraf, a été investi ce jeudi pour un second mandat, en civil cette fois, au lendemain de sa démission de la tête de l'armée et huit ans après son coup d'Etat. Il a prêté serment pour un nouveau mandat de cinq ans, après sa réélection le 6 octobre par le Parlement et les assemblées provinciales sortantes. Ce scrutin a été longtemps contesté avant d'être finalement validé il y a une semaine par une Cour suprême remaniée en sa faveur au lendemain de l'instauration de l'état d'urgence décrété par le chef de l'Etat le 3 novembre. Mais l'opposition et la communauté internationale exercent toujours d'intenses pressions pour qu'il lève cette loi d'exception avant les élections législatives et provinciales prévues le 8 janvier. Or, M. Musharraf ne l'a même pas évoquée dans son discours, se contentant de promettre que le scrutin aurait lieu le 8 janvier, «que l'Enfer arrive sur Terre ou qu'il y ait un déluge». Vêtu d'une tunique noire traditionnelle, il a juré de veiller au respect de la Constitution et de faire son possible pour préserver et protéger la Nation, lors d'une cérémonie au palais présidentiel Aiwan-e-Sadr dans la capitale pakistanaise. «En vérité, aujourd'hui est un jour historique, c'est une étape cruciale dans la transition du Pakistan vers une démocratie véritable et complète», a-t-il ajouté. Mais cette «transition vers la démocratie», qu'il promettait depuis longtemps, depuis son coup d'Etat du 12 octobre 1999, a emprunté ces dernières semaines un chemin tortueux.