Supposition n La confusion entre les deux groupes demeure totale dans des régions où écument les terroristes. Ce qui laisse à penser à un deal sur le partage du territoire. Le phénomène du crime organisé né au début de la fin de la décennie noire a adopté les mêmes méthodes que celles utilisées par les terroristes : faux barrages, enlèvement, racket… Ce qui a fait qu'au début du banditisme, des actes commis par les malfaiteurs ont été imputés à des terroristes notamment lorsqu'il s'agissait de faux barrages ; la différence est que généralement les terroristes agissent à visage découvert, tandis que les bandits sont souvent encagoulés, mais il ne s'agit pas d'une règle. On se rappelle en effet que dans la wilaya de Tizi Ouzou, un chauffeur, tombé dans un faux barrage à Oued Aïssi, a tenté de le forcer, pensant qu'il avait affaire à des malfaiteurs et se rappelant que des passagers ont pu éviter que leurs véhicules soient volés en forçant des barrages ; il avait donc accéléré pour tenter de fuir c'est alors qu'il avait essuyé une rafale mortelle. La confusion entre les deux groupes demeure totale dans des régions où écument les terroristes comme c'est le cas pour la partie signalée. Ce qui laisse à penser à un deal sur le partage du territoire. Questionné sur cette éventualité, le commissaire de la police judiciaire a répondu que les deux phénomènes relèvent du terrorisme du moment qu'ils créent un climat de terreur au sein de la population. Et de souligner que les deux recourent à l'usage des armes, à la menace du crime, au vol et à l'enlèvement pour parvenir à leurs fins et maintenir leur hégémonie. Toutefois une source policière qui requiert l'anonymat, nous informe qu'il est évident que les terroristes et les bandits travaillent en interconnexion. Les réseaux du crime organisé sont nés à l'ombre du terrorisme ils ont donc trouvé le terrain déjà occupé par ces derniers, de ce fait ils doivent certainement leur verser une sorte de dîme pour qu'ils les laissent travailler. L'exemple du réseau de Boghni peut, à ce titre, être illustratif. Les maquis de la région abritent des groupes terroristes qui ont perpétré dans la partie sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou plusieurs actes (faux barrages, assassinats…) et c'est dans cette même région qu'évolue l'un des groupes du réseau du crime organisé qui a été démantelé. Terroristes et malfaiteurs ne se sont jamais retrouvés dans la même zone d'opération puisqu'un partage du territoire semble avoir été effectué ; en effet, les actes terroristes sont perpétrés généralement à l'entrée de la daïra de Boghni sur le chemin de wilaya 128 tandis que le «groupe de Boghni» agit sur l'autre versant de la région soit à Maâtkas, Souk El-Thenine et Mechtras.