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« Un deal existe entre les terroristes, les trafiquants de drogue et d'armes »
Le directeur du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme
Publié dans El Watan le 30 - 03 - 2009

Une cinquantaine de spécialistes et d'experts de la lutte contre le terrorisme venus d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest ainsi que d'Espagne ont pris part aux travaux du séminaire sur le terrorisme et le crime organisé, ouverts hier à Alger.
Cette rencontre de trois jours, organisée à l'initiative du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert), est en fait une tribune pour les points focaux (les représentants des services de sécurité) des pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest pour faire le point sur la situation du terrorisme et de la criminalité organisée dans leurs pays respectifs, échanger leurs informations mais aussi acquérir une expertise en matière de lutte grâce aux experts espagnols (dont le pays a contribué au financement de ce séminaire), ceux de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) ou encore ceux de l'Organisation internationale de la migration (OIM), Interpol et l'Organisation mondiale des douanes (OMD). Il est question de faciliter l'échange d'informations et la coopération entre les responsables de la sécurité au niveau national et entre les gouvernements afin de garantir que les opérations terroristes et du crime organisé régionales soient rapidement détectées et réprimées. Le choix du thème n'est pas fortuit. Dans son allocution d'ouverture, le directeur du Caert, Boubaccar Gaoussou Diarra, a tenu à mettre l'accent sur la collusion entre le terrorisme et d'autres groupes armés bien implantés dans la région qui s'adonnent au trafic d'armes, de drogue et de matières précieuses. « Nous savons qu'il y a des liens avérés entre les terroristes et les trafiquants en tous genres, mais nous ne connaissons ni leurs capacités, ni leurs forces, ni leurs points forts ou faibles. Il nous faut établir formellement ces liens afin qu'ils ne se perdent pas dans le désert. » Le patron du Caert a estimé qu'« au moment où les Etats multiplient les efforts de lutte sur les rives de l'Atlantique, des groupes criminels puissants profitent de la vulnérabilité de nos pays pour utiliser le golfe de la Guinée comme point d'accès de la cocaïne provenant de Colombie et d'Afghanistan vers la vaste zone sahélienne. Les cargaisons de cocaïne interceptées dans ces régions sont de plus en plus nombreuses et prouvent ce que les rapports de l'Onudc ont toujours mis en exergue. Les conflits politiques en Afrique de l'Ouest ont eu pour conséquence le développement inquiétant du trafic d'armes non répertoriées et qui constituent une source d'approvisionnement importante pour les terroristes. » Ces réseaux, a ajouté le patron du Caert, sont ceux-là mêmes qui organisent le convoyage des émigrants clandestins vers l'Europe en leur fournissant de faux papiers. « Un deal existe bel et bien entre les trafiquants de drogue, d'armes, d'êtres humains et les terroristes. Tous nos efforts doivent être renforcés pour rompre ces liens et neutraliser ces réseaux. Pour cela, il faut déterminer les caractéristiques du crime organisé, la structuration des groupes armés, l'accumulation des capitaux et le blanchiment d'argent. » Pour M. Boubaccar, la présence des points focaux des pays de l'Afrique du Nord et de l'Ouest, ainsi que des experts de l'Onudc et d'Interpol à ce séminaire, « montre qu'il y a une tendance lourde qui partage notre préoccupation non seulement parmi les pays africains, mais aussi européens ».
Le Sahel, zone de repli des terroristes d'Al Qaïda
Pour sa part, Rezzag Bara, conseiller à la présidence, a fait savoir que c'est parce que le terrorisme est devenu l'une des préoccupations majeures et permanentes que le gouvernement algérien a toujours plaidé pour un renforcement du dialogue et de la coopération internationale, mais aussi pour une mobilisation plus engagée des Etats. « Le Sahel, au vu de son immensité (8 millions de kilomètres carrés) et des conflits qui l'ont secoué, est devenu un terrain d'activité pour le banditisme et le terrorisme. Pour faire face à cette situation, l'Algérie a toujours encouragé le soutien aux efforts de paix dans la région, mais également de développement. ». Perdro Villena, ministre conseiller auprès de l'ambassade d'Espagne à Alger, a plutôt axé son intervention sur la coopération en matière de lutte contre le terrorisme avec les pays de la région, tout en mettant l'accent sur l'apport de tels séminaires pour une meilleure compréhension du phénomène du terrorisme et du crime organisé dans les régions du Maghreb et du Sahel. Dans la présentation écrite du séminaire, élaborée par le Caert, il est expliqué que « les pays de la région, de par leur fragilité et leur vulnérabilité, constituent des points de transit important sur les routes de trafic de cocaïne d'Amérique latine vers les marchés européens (…) La faiblesse des forces de l'ordre et la porosité des frontières ont incité les organisation criminelles transnationales à s'implanter dans cette région pour s'y livrer au trafic d'une vaste gamme de produits ». En outre, le Caert a estimé qu'en raison de vastes étendues désertiques entre les pays de l'Afrique de l'Ouest et ceux du Maghreb, cette région s'est transformée en zone de repli pour les terroristes de la branche d'Al Qaïda au Maghreb.
Des nouveaux défis en matière de lutte contre le terrorisme
Le Caert a mis en évidence et déploré la collusion entre les organisations criminelles, groupes de bandits armés et groupes terroristes « qui profitent mutuellement des profits illicites tirés de leurs activités illégales ». Un constat jugé préoccupant au point d'imposer aux Etats de nouveaux « défis » en matière de lutte contre le terrorisme. Le séminaire est donc une opportunité pour les experts des pays concernés d'échanger leurs analyses sur l'état actuel des menaces terroristes et de mieux comprendre les liens, de plus en plus nombreux, avec le crime organisé. Il permettra aux Etats concernés de prendre connaissance d'autres expertises en la matière en vue d'une meilleure maîtrise de la sécurité régionale. Une occasion également pour les participants de s'informer des récentes tendances et derniers événements liés au terrorisme et au crime organisé en Afrique, tout en profitant de l'expérience des pays confrontés aux deux phénomènes, notamment l'Espagne. Au programme de la première journée, il est prévu d'abord une évaluation par des experts espagnols de la menace terroriste en Espagne, la présence de réseaux nord-africains sur son sol et la perception du Centre national de lutte contre le terrorisme madrilène, concernant la sécurité dans la région nord-africaine. Ensuite, des experts d'Algérie, du Mali et de Guinée Bissau devront faire un exposé des menaces et vulnérabilité dans leurs pays respectifs, avant de terminer avec un débat sur les liens entre le terrorisme et le crime organisé. Les deuxième et troisième journées seront consacrées à l'évaluation des menaces au Togo, le Bénin, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Sierra Leone. Les travaux seront sanctionnés par des recommandations sur les mesures et mécanismes de riposte. A signaler que les travaux du séminaire se déroulent en plénière et à huis clos.


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