Censé être un espace sans tabous et sans la moindre censure, la blogosphère algérienne est un peu à la traîne par rapport à celle du Maroc, la plus active du Maghreb avec pas moins de 30 000 adresses pour 4 millions d'internautes. A en croire Dzblog, la plateforme algérienne recense uniquement 5 892 blogs, 2 millions de visiteurs et 7 millions de pages vues depuis janvier 2006, soit cinq fois moins qu'au Maroc, voire 100 fois moins qu'en France où il existe, selon la même source, plus de 17 millions de blogueurs. La Tunisie en compte environ un millier seulement. Etonnant, les blogueuses sont majoritaires au Maroc comme en... Arabie saoudite où elles tiennent plus de 1 000 blogs. Les blogs, c'est comme un café convivial, mêlant chroniques légères, commentaires et reportages de toute sorte. En revanche, les blogosphères tunisienne et égyptienne se rapprochent plus du journalisme citoyen, mais leur impact reste limité faute d'accès au Net : moins d'un million de Tunisiens «surfent», et un Egyptien sur 10 est connecté. Mais dans la région, le bilan n'est pas brillant. Sur les 17 pays pointés sur «l'Access Denied Map» de l'ONG Global Voices Advocacy, qui lutte contre la censure sur Internet, 7 sont arabes. Le gros des blogs maghrébins et moyen-orientaux sont en arabe, en anglais, en français et dans des dialectes, retranscrits phonétiquement dans différents alphabets. Quelle que soit la langue, un genre y domine : le journal intime.