"Violence" Outre l?attentat, d?autres chefs d?accusation ont été retenus dont coups et blessures. Dans de nombreux tribunaux criminels, les affaires à caractère sexuel représentent, de nos jours, un sacré pourcentage et le huis clos est de rigueur. A Alger, la session du tribunal criminel a continué avec de graves affaires d?attentats aux m?urs, viols et autres actes pédophiles. Abderrrachid G., 34 ans, doit répondre de l?acte, contre nature qu?il a entretenu, il y a de cela près de dix-neuf mois avec Samir C., 25 ans. Le lieu du crime, une chambrette dans un chantier. Les versions ? Six ou sept. L?accusation ? Deux ou trois, selon le parquet qui a ajouté outre l?attentat, les coups et blessures à l?arme blanche. D?ailleurs, le mot violence sera l?objet d?un minidébat entre Abiza, le président, entouré de Tartag et Haddouche Djaâdi, le procureur général, et d?autre part, Mes Kar et Zineb Dendani, à l?avenir plus que prometteur. Les faits évoquent qu?un jour de Ramadan, l?accusé a pris par le bras Samir accompagné rudement dans une chambre et y sont restés quatre-vingt-dix minutes. «La pauvre victime avait fui le lieu du crime et s?est immédiatement dirigée au commissariat de police d?où elle est revenue avec des policiers qui ont trouvé Abderrachid le pantalon encore ouvert», s?était écrié le procureur général qui avait requis le maximum de la peine prévue par l?article 335 du Code pénal. Pour Me Zineb Dendani, le premier défenseur de l?accusé, le certificat médical est banal. «D?abord, dira-t-elle, notre client a toujours nié être l?auteur du crime?» Puis, l?avocate s?est longuement attardée sur l?absence d?analyses desang, de sperme et tutti quanti. «Est-ce que l?enquête scientifique est interdite par la loi ? Non, non et non ! Il y a eu négligence et nous demandons la requalification des faits». Lui succédant, Me Boubakr a mis l?accent sur trois axes capitaux : «Il faut appliquer l?article 338 et non le 335. C?est de l?homosexualité, pas un acte d?attentat aux m?urs». L?absence de la victime qui a déjà valu un renvoi a aussi été débattue. Le juge y a mis un terme : «Elle a eu probablement honte de revoir l?accusé». Après avoir exigé l?acquittement, le duo de conseils s?est attaqué à de sérieux pans du réquisitoire. Ils ont réclamé les circonstances atténuantes, l?éloignement du témoignage tatillon de l?unique témoin, ils ont attiré l?attention des deux jurés sur l?absence de preuves scientifiques et sur la présence de plusieurs personnes sur le chantier le jour des faits. Abiza a fait preuve de beaucoup d?indulgence envers l?accusé lorsque ce dernier niait bruyamment les faits. Après trente-huit minutes de délibérations, le tribunal criminel condamne Abderrachid G. à quatre ans de réclusion ferme pour attentat aux m?urs. La poire a été coupée en deux. Il n?y a pas eu les dix ans réclamés par le procureur général ni l?acquittement demandé par la défense et... l?accusé.