Exigences n L'entreprise algérienne doit se mettre à niveau en matière de management, changer de comportement et s'intéresser à son marché. Ces conditions citées par Olivier de Velp, président du Programme eurodéveloppement (PME, programme européen), ne sont pas souvent les caractéristiques des PME algériennes. Selon ce responsable, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, 445 PME ont bénéficié de ce programme de mise à niveau sur un total de 2 150. Un choix qui est bien expliqué, selon M. De Velp. «Il ne s'agissait pas de mettre à niveau l'ensemble des entreprises et des PME en Algérie. Mais il s'agissait de s'intéresser aux segments très particuliers des entreprises industrielles privées qui sont de 2 150. Ce programme de mise à niveau des PME algériennes d'un montant de 62 millions de dollars est destiné (seulement) aux entreprises qui veulent absolument se mettre aux normes et aux standards internationaux. Et qui souhaitent devenir compétitives pour aller travailler sur des marchés à l'extérieur», a dit le représentant du programme européen. Ce dernier a été plus clair en ajoutant que «cette option n'est pas donnée à tout le monde, car mettre à niveau des entreprises dans une logique d'exportation et de l'internationalisation de l'activité ce n'est pas la même chose que d'apporter un soutien à des petites entreprises qui activent sur le marché régional ou local...». Et toujours selon lui, les entreprises algériennes mises à niveau sont les leaders sur le marché national. Cette mise à niveau, selon lui, n'est possible que si l'environnement financier de l'entreprise évolue. Et c'est la responsabilité du système bancaire. En Algérie, «les banques algériennes sont encore très frileuses devant les sollicitations des PME avec lesquelles nous avons travaillé et qui étaient très profitables. Les banques algériennes sont très en retard en matière de financement», a-t-il révélé. M. De Velp a aussi souligné que les pouvoirs publics algériens pourraient «mieux faire» dans ce domaine en réfléchissant à des mesures techniques plus adaptées (dans le domaine de la concurrence et de la politique industrielle.» Et l'Algérie accuse un grand retard dans ce domaine. L'intervenant a cité d'autres blocages devant le décollage des PME algériennes, comme le foncier et les crédits bancaires. M. De Velp a enfin rappelé qu'un deuxième programme de mise à niveau des PME sera lancé l'année prochaine et il «devrait aller plus vite que celui de l'année 2007. Car en 2007, les experts européens en Algérie ne connaissaient pas bien le tissu de la PME algérienne. Nous avons aussi mis en place des antennes qui couvrent les PME dans toutes les régions d'Algérie», a-t-il souligné.