Ce plan peut constituer un modèle à suivre dans l'opération à plus large échelle de soutien à la compétitivité des entreprises qui sera financée par les pouvoirs publics d'ici à 2009. Euro développement PME, unité de gestion du programme d'appui à la mise à niveau des petites et moyennes industries, organise aujourd'hui à l'hôtel Mercure une rencontre-débat sur “La mise à niveau des entreprises, expérience et perspectives”. “Troisième manifestation du genre depuis le lancement effectif du programme en 2002, l'événement est d'importance car il se tient à la veille d'une dernière année d'exercice d'un mandat riche notamment en expérience et en innovation en matière d'appui à la PME”, a expliqué hier M. Olivier de Velp, responsable de l'unité de gestion lors d'une conférence de presse. Il est attendu de cette journée d'établir un bilan mais aussi de mesurer le chemin parcouru d'une approche devenue incontournable car imposée par des standards internationaux de compétitivité. Euro développement PME présentera, par ailleurs, un rapport sur les premiers effets de la mise à niveau des petites et moyennes entreprises algériennes. En matière de bilan, le programme, affirme M. Olivier de Velp, a contacté 668 petites et moyennes entreprises. 65 ont abandonné après le diagnostic, 92 ont abandonné après le pré-diagnostic, 105 ont reçu un pré-diagnostic et attendent une première action de mise à niveau. 405 sont actuellement engagées dans un processus de mise à niveau. 203 PME sont à leur troisième action. “Ceci démontre une avancée très appréciable des entreprises dans leur processus de mise à niveau”, explique le responsable d'Euro développement PME. 105 ont réalisé quatre actions de mise à niveau et plus. “C'est parmi cette population que l'on trouve celles qui deviennent compétitives”, précise M. Olivier de Velp. La branche industrielle qui présente le plus de réactivité par rapport à la mise à niveau est celle de l'agroalimentaire, suivi de près par celle de l'industrie chimique. Euro développement PME constate que les besoins des PME en matière d'expertise “qualité” prennent de l'ampleur. Il va de même pour toutes les actions liées “à la gestion de la production”. Dans le rapport de synthèse sur l'impact de la mise à niveau, il ressort que les PME algériennes se sont senties “très concernées par la nécessité d'une mise à niveau”. Elle l'a considère très importante. La mise à niveau a permis une évolution des priorités dans l'entreprise. Elle accorde la priorité à la qualité et au management comme facteurs de renforcement de la compétitivité. La mise à niveau a contribué à l'accroissement de l'encadrement au sein des PMI algériennes. Ces dernières sont plus motivées à continuer à “se mettre à niveau”. Cependant, note le rapport, les entreprises ont avancé les difficultés qu'elles rencontrent par rapport aux coûts des actions, aux délais de leur mise en œuvre, mais surtout par rapport au manque de ressources humaines. Les rédacteurs du rapport soulignent la nécessité de donner aux PME algériennes les moyens de mesure et d'analyse adéquats leur permettant de mieux apprécier leur “niveau de concurrence”. Car 44% des entreprises interviewées ne constatent pas de changement et 40% estiment que leur entreprise est devenue plus concurrentielle. Faire ressortir les réalités d'un programme d'appui aux entreprises, c'est l'objectif de la journée d'aujourd'hui. Elle est d'autant plus nécessaire quand on est encore à s'interroger sur les capacités des entreprises algériennes à faire face à une concurrence internationale qui n'ignore rien des règles de la compétitivité. Le programme à la mise à niveau des petites et moyenne industries s'achève en décembre 2007, entre-temps le ministère de la Petite et Moyenne Entreprise s'apprête à lancer un programme national de mise à niveau. On évoque des négociations pour un autre programme européen, de trois années, de modernisation industrielle, à l'image de ce qui a été fait au Maroc et en Tunisie. M. R.