Exemple n Le Haut-Commissariat au développement de la steppe (Hcds) est, sans aucun doute, l'un des rares organismes étatiques à avoir accordé un intérêt particulier aux énergies renouvelables. «Nous avons été les premiers à les avoir utilisées dans ces régions. Ce fut lors de l'année agricole 1998-1999 avec l'équipement d'un point d'eau pour l'abreuvement des cheptels en pompes solaires», relève Djamel Abdenasser Soukehal, chef du département mise en valeur et génie pastoral. Selon lui, le recours aux énergies renouvelables dans la steppe s'est imposé de lui-même : «C'est une région très vaste et enclavée où le réseau électrique est insuffisant et la distribution du gaz pose problème. De plus, le mode de vie des habitants est basé sur l'habitat épars et le nomadisme. La tradition veut que l'on construise loin des autres. De fait, l'électrification des foyers nécessite des investissements très coûteux, le prix de revient d'un kilomètre d'amenée électrique avoisine d'ailleurs les 140 millions de centimes. Elle n'est donc pas du tout rentable économiquement. Il fallait, dès lors, songer à des énergies alternatives.» Dans une région comptant quelque 7,2 millions d'habitants et où l'élevage ovin participe à 80% dans l'économie locale et représente une valeur ajoutée de 3 milliards de dollars US, l'amélioration des conditions de vie des populations passait également par l'amélioration des conditions d'abreuvement des cheptels et l'intensification de la production fourragère à travers la multiplication des points d'eau. Mais aussi par la mise en place d'une énergie durable, renouvelable et économique. Ainsi, l'option du solaire et de l'éolien a été retenue par le Hcds. Aujourd'hui, 144 stations de pompage d'eau mobilisant plus de 2 880 m3 par jour, soit la couverture des besoins de 576 000 têtes, fonctionnent exclusivement à l'énergie solaire qui a également servi à l'électrification de 3 816 foyers épars et 484 kheïmas répartis à travers les 23 wilayas steppiques du pays. «Les cheptels sont nettement mieux pris en charge depuis l'introduction de cette énergie», note M. Soukehal. A court et moyen terme, le Hcds envisage d'utiliser l'énergie pour l'irrigation des parcelles agricoles et l'alimentation des populations locales en eau potable. Mais aussi et surtout pour la valorisation des produits et sous-produits agricoles du terroir (viande, lait, légumes et fruits) à travers le développement du froid solaire. «Beaucoup de produits agricoles périssent faute de conservation», affirme à ce propos le responsable du Hcds.