Placée dans un groupe 4, des éliminatoires de la CAN-2008, plutôt à sa portée, la Tunisie a déçu lors de son dernier match face au Soudan à Khartoum, le 9 septembre dernier où elle a été battue (2 - 3) et perdue en même temps le fauteuil de leader qu'elle occupait depuis le début des qualifications. Face à une équipe plus entreprenante et motivée, le onze tunisien a fini par plier, soulevant au lendemain de cette défaite un tollé de critiques dans la presse et l'opinion, notamment vis-à-vis du sélectionneur Roger Lemerre qui, selon la plupart, a failli sur le plan tactique et du choix de certains titulaires ou remplaçants. Cependant, le ton de la critique chez nos voisins tunisiens est resté pondéré et à aucun moment il n'a été sujet du limogeage du sélectionneur, à quelques mois seulement de la CAN-2008 au Ghana. Ce qui n'est pas le cas chez nous où le changement d'entraîneur au niveau des clubs ou en sélection a pris des proportions effarantes au point de déstabiliser et de réduire à néant tout travail de fond. Roger Lemerre en est à sa quatrième année en Tunisie où il a emmené la sélection au sacre de 2004. Depuis, les Aigles de Carthage n'ont rien gagné, ni en Afrique ni brillé lors du dernier Mondial allemand. Et pourtant, Roger Lemerre est resté à son poste, conforté dans ses conceptions par les dirigeants de la Fédération tunisienne de football, et donc par l'Etat, et surtout par le poids d'une stabilité qui, malheureusement, fait défaut chez nous. À l'issue de la prochaine CAN-2008, les dirigeants tunisiens débattront de la reconduction ou non du technicien français – qui n'a pas hésité à suivre de très près la sélection espoirs lors des derniers Jeux africains d'Alger – à la tête de leur sélection, en fonction des résultats bien évidemment, mais aussi d'autres paramètres aussi importants les uns que les autres.