Perte n ll donnait un cours de langue française pour une classe de troisième année secondaire, lorsqu'il s'est plaint d'un malaise qui l'a emporté quelques instants plus tard. Le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) est décédé hier dans l'après-midi à la suite d'une crise cardiaque. Osmane Redouane qui a pu faire face à toutes sortes de pressions, n'a pu résister devant la fragilité de son cœur. Il a rendu l'âme dans une salle de classe au lycée Emir Abdelkader de Bab-El-Oued. Selon son entourage, il donnait un cours de langue française pour une classe de troisième année secondaire, lorsqu'il s'est plaint d'un malaise qui l'a emporté quelques instants plus tard. Combien la vie d'un homme est fragile ! Le défunt a toujours été à l'avant-garde des luttes syndicales et des libertés démocratiques. Né en 1951 au sein d'une famille modeste, il épouse dès son jeune âge, les idées révolutionnaires de gauche. Il était un militant du Parti socialiste des travailleurs (PST) et il a fondé le syndicat national des étudiants algériens (Snead) lorsqu'il était étudiant à la faculté des lettres et langues de Bouzaréah. Redouane ne s'est jamais détaché du combat syndical. Au lycée Emir Abdelkader, il était responsable de la section syndicale de l'UGTA, mais ses convictions ont vite changé lorsqu'il décida, en 2003, de créer un syndicat autonome pour défendre les intérêts de sa corporation. Le CLA, en dépit de son statut de syndicat non agréé, a pu mobiliser des centaines d'enseignants et a mené des combats sans répit pour faire valoir les revendications socioprofessionnelles des enseignants. Il est devenu, en 2007, un syndicat national, le Conseil des lycées d'Algérie. Osmane Redouane a pu convaincre ses collègues aux quatre coins du pays qui ont vite rejoint le syndicat. «Ce sont les idées et le combat sincère qui mobilisent les travailleurs et non les considérations d'ordre politique», m'a répondu le défunt, lorsque je lui ai posé une question sur les capacités de mobilisation du CLA. Redouane, que Dieu lui accorde Sa Sainte Miséricorde, a aussi mené un combat contre la décision du ministère de l'Education de supprimer l'enseignement technique. Il est le principal fondateur de l'Intersyndicale de l'éducation, il y a deux mois avec ses amis du Satef, du Cnapest et autres syndicats de l'éducation pour contrecarrer la nouvelle grille des salaires négociée, à leur insu, par l'UGTA. Que dire encore ? Un homme modeste, plein de convictions démocratiques nous a quittés. Redouane avait un grand cœur. Il n'a jamais décliné l'appel d'un journaliste et tenait à se présenter en personne au journal. «Je n'aime pas vous répondre au téléphone car tout simplement je ne suis pas un bureaucrate. Un syndicaliste doit donner l'image d'un homme infatigable et modeste», disait-il. Hier encore, aux environs de 14h 30, je l'ai sollicité pour une interview. Son téléphone portable était éteint. Je lui ai laissé un message sur sa boîte vocale. Un message qu'il n'entendra jamais….Repose en paix Redouane.