Analyse n Alternant un plaidoyer fort et des mises au point, notamment envers la politique économique de Belkhadem, le secrétaire général du RND a passé en revue, hier soir, un bon nombre de points relatifs à l'actualité nationale. Pour Ahmed Ouyahia, le dernier sondage de la chaîne qatarienne Al Djazira, n'est qu'une preuve de son soutien indéfectible aux terroristes. En condamnant vigoureusement les lâches attentats que commettent encore les groupes terroristes, isolés de la population et acculés par la lutte que leur livrent les forces de sécurité, l'ancien Chef du gouvernement, qui était hier soir sur le plateau de l'émission hebdomadaire Le forum de L'Entv fait remarquer que la lutte contre le terrorisme doit continuer inlassablement, tout en se référant aux dispositifs de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Et d'ajouter que «la réconciliation veut également dire la lutte antiterroriste et sans merci jusqu'à l'éradication du terrorisme». Le SG du RND a imputé les derniers attentats d'Alger au manque du renseignement. «Le renseignement n'est pas la seule affaire des services de sécurité, mais de toute la population. Quand le terrorisme vient frapper en Algérie, c'est d'abord le citoyen qui est visé. Nous devons être vigilants et le renseignement doit être de mise pour la lutte contre le terrorisme», a-t-il encore souligné. Interrogé sur la révision de la loi fondamentale, cheval de bataille de son allié au sein de l'alliance présidentielle le FLN, Ouyahia a tenu à préciser que ce projet relève des prérogatives du Président Bouteflika, seul garant de la loi fondamentale. «Au RND, nous sommes républicains et légalistes. Et nous sommes respectueux des lois de la République, et l'actuelle Constitution est en vigueur», déclare-t-il. «Lorsque le premier magistrat avait annoncé en juillet 2006 son intention de réviser la Constitution nous étions pour, et aujourd'hui on demeure toujours pour, car l'idée émane de notre Président», explique Ahmed Ouyahia. «Tandis qu'une initiative d'une tierce partie n'engage que son concepteur», explique-t-il, une pique visiblement destinée à son allié le FLN. Abordant la politique économique de l'actuel exécutif, Ouyahia s'est montré irrité et ferme dans ses propos. Il citera à cet effet les mesures prises en grande pompe par le gouvernement, concernant la crise dite du blé, soit la subvention des prix de cette céréale. «Le marché mondial est marqué actuellement par une conjoncture exceptionnelle, et malheureusement elle va durer, et pour cela il faut une politique ferme et claire», note Ouyahia. «A cours terme, il faudra, par exemple, fixer un prix du blé à ne pas dépasser pour une échéance donnée, en revanche, il faut revoir notamment la politique de soutien agricole», a-t-il suggéré. «Voyez ce qu'a engendré la politique de subvention des prix du lait». A une question relative à l'impact engendré par le pacte économique et social, l'ex-Chef du gouvernement regrette que le document soit «lyrique» et mis dans les tiroirs. «Il faut un débat qui suive ce pacte, et non pas se contenter d'élaborer des pactes pour n'en rien faire après», déplore-t-il. Quand Ouyahia évoque Aït Menguellet…. l A la fin de l'émission, Ouyahia a été invité à commenter certaines images émanant du VTR. Mais le fait le plus marquant est incontestablement l'analyse qu'a faite Ouyahia sur le père de la chanson chaâbi, le regretté El-Hadj M'hamed El-Anka. «J'écoute beaucoup les chansons de ce grand monsieur. Ce fut un homme de grande clairvoyance.» Et d'ajouter qu'il lui arrive d'écouter ses fameuses qassidate. S'agissant du poète visionnaire, le chantre de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguellet, Ouyahia a eu cette réflexion : «Ce qui me plaît en lui c'est le très haut niveau d'analyse dans ses poèmes, c'est un homme très sage.»