Le secrétaire général du parti devra saisir la réunion de la Commission de préparation du congrès pour expliquer les raisons de son retour, non officiel, au gouvernement. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, réunit aujourd'hui la commission nationale de préparation du congrès pour la deuxième fois en moins d'un mois. A l'ordre du jour bien évidemment, l'examen des dossiers ayant trait à la préparation du congrès qui se tiendra les 25, 26 et 27 juin. Selon une source proche du parti, les membres de la commission procéderont ce week-end à l'élaboration des projets de résolution qui seront débattus par la base lors des congrès régionaux. «Le secrétaire général du RND a insisté sur la consultation de la base tout au long de la préparation de ce rendez-vous», ajoute notre interlocuteur. La base a été consultée à travers 130 questions ayant trait à la situation qui prévaut dans le pays et au parti, en faisant participer plus de 78.000 militants à travers 1511 communes ainsi que la communauté algérienne partisane du RND à l'étranger. Les réponses des militants seront prises en considération lors des décisions finales, a insisté Ouyahia devant la commission, le 4 avril dernier. Par ailleurs, un deuxième point s'impose dans l'ordre du jour de la rencontre d'aujourd'hui. Il concerne la désignation du secrétaire général du parti comme représentant personnel du président de la République. Au lendemain de ladite désignation, toutes les lectures faites par la classe politique ont relevé l'effet surprise, y compris au sein du RND. «Honnêtement j'étais très surpris dimanche en écoutant le communiqué lu lors du JT de 20h annonçant la désignation de Ouyahia comme représentant personnel du président de la République», a souligné l'un des cadres du parti. Ouyahia devra saisir cette occasion pour expliquer à huis clos les raisons de ce retour inattendu. La remise sur «selle» de l'ancien chef de gouvernement donne lieu à plusieurs analyses. Ce retour traduit selon certains, la volonté du Président de remanier le gouvernement. Le deuxième message serait adressé au chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, qui a démontré son «incapacité de gestion dans les moments de crise, notamment face au malaise social, à la grogne des syndicats ou encore à l'affaiblissement du pouvoir d'achat». Et sur ce point, «le Président détient une alternative. Sa pièce maîtresse serait Ahmed Ouyahia», affirme une source digne de foi. Une chose est sûre, la nomination de Ouyahia renforce la position de l'homme au prochain congrès. Elle oblige surtout les adversaires de Ouyahia à revoir leurs calculs et à tempérer leurs ardeurs. Il faut dire que quelques signes révélateurs ont anticipé la nomination de l'ex-chef de gouvernement. Le 3 avril Ahmed Ouyahia, contre toute attente, a soutenu pour la première fois depuis son départ de l'Exécutif son successeur, Abdelaziz Belkhadem, en faisant l'éloge du programme du gouvernement. Ahmed Ouyahia avait exprimé sa satisfaction quant à l'application du programme du président de la République. Un véritable retournement dans les positions du parti, qui avait tenu auparavant un discours extrêmement virulent envers le staff de Belkhadem. Emboîtant le pas au chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia avait tiré à boulets rouges sur les syndicats autonomes. Abordant les dernières grèves, il a souligné que le débrayage est l'expression d'une contestation et d'une revendication «et non un moyen de prendre le citoyen en otage». Quant au congrès proprement dit du RND, notre source affirme que la liste des congressistes est quasiment ficelée. «Le congrès devra se tenir dans les meilleures conditions», insiste-t-elle.