Rencontre n Les notables et membres des tribus y trouvent également une opportunité pour discuter de différents sujets liés à leur existence. Les différentes fêtes populaires ou (ouaâdate) qui se tiennent, annuellement, dans cette wilaya, à l'instar de celles de Sidi El-Hadj-Abdelkrim, Sidi Maâmar, Sidi El-Hadj-Djelloul, Sidi Amer et Aïn El-Manaâ, enregistrent une affluence sans cesse croissante de visiteurs venant de différentes wilayas du pays. Selon la direction de la culture, la terminologie «el-ouaâda» signifie, dans cette région, «el-miâd», c'est-à-dire un rassemblement de personnes dans un lieu pour s'adonner aux jeux équestres accompagnés de chants populaires. Cette tradition existe depuis des temps anciens où les tribus locales organisaient, généralement au terme des campagnes labours et moissons, des ouaâdate durant lesquelles elles invitaient les tribus voisines et alliées pour festoyer pendant plusieurs jours. Ces ouaâdate, tradition oblige, se tiennent à proximité des mausolées des saints et marabouts connus dans la région et dont les tribus sont apparentées, d'où leur appellation. Les notables et membres des tribus y trouvent également une opportunité pour discuter de différents sujets liés à leur existence, dont notamment de l'entraide et de l'assistance aux personnes et familles dans le besoin. C'est dans ce genre de rencontres que se renforcent particulièrement les liens d'amitié entre les différents âarchs, se règlent définitivement les conflits et les différends entre tribus, notamment et se renoue le contact entre les parents et amis. La tenue de la ouaâda est intimement liée à l'organisation de concours équestres et de manifestations traditionnelles, héritées des ancêtres, que les habitants pérennisent. Ces compétitions qui nécessitent une certaine condition physique et intellectuelle sont constituées des jeux du «bâton» et de «combat» (matrag) et de concours intellectuels comme essiga, oum ediar et elmiicha, entre autres. Prennent part, aussi, à ces fêtes populaires, les poètes de la région pour déclamer à l'occasion des poèmes d'el-melhoun qui décrivent, dans l'ensemble, le mode de vie spécifique de la région du sud-ouest du pays. Cette diversité artistique, purement bédouine, est également représentée par différentes troupes folkloriques qui se produisent, durant ces fêtes populaires, en jouant de la musique traditionnelle avec des instruments fabriqués à la main, dont Le bendir et le karkabou. Parmi ces troupes, l'on peut citer, celles de karkabou de Noudjoum el-Okbane, l'association folklorique et traditionnelle de Sidi Bilal et l'association de Moulay Tayeb. Créée en 1975, cette dernière, qui est l'une des plus anciennes formations folkloriques de Saïda, organise, chaque année, un festival folklorique auquel participent plusieurs wilayas du pays.