Photo : Fouad S. Le rôle des lieux de culte a grandement contribué, reconnaît-on, à la diminution des croyances surnaturelles dans la région. Zaouïas, mosquées et à moindres degrés, les «quobas» de différents walis sont les principaux endroits prisés par la population zénète. Généralement, les habitants, voire les visiteurs s'y retrouvent pour participer à des séances de récitation du Coran, prendre part à des cérémonies de chants religieux, ou simplement palabrer autour d'un copieux repas à base de viande bovine. « D'une manière générale, on tient des rencontres sur un terrain vaste pour accueillir le plus grand nombre de convives. C'est des fêtes qu'on organise à chaque occasion religieuse. On chante, on récite le Coran et on raconte des anecdotes sur la vie du prophète que le salut soit sur lui », explique le cheikh de la zaouïa El Hadj Ahmed Sidi Rahal. Les descendants des walis accueillent les visiteurs venus célébrer des fêtes religieuses chez eux pour ne citer que ce rituel de célébration du Mawlid Ennabaoui qui revêt une signification profonde chez les habitants de cette région. Les habitants de Gourara ont de tout temps considéré la zaouïa de Hadj Belkacem, où se célèbre la fête de S'bou, comme un lieu de pacification et d'unification des rangs des tribus de la région. Plusieurs tribus du désert y convergent chaque année. Les visiteurs se retrouvèrent également à proximité de la zaouïa de Beni Mehlal, qui est une section de la zaouïa de Sidi El Hadj, pour accomplir ensemble les prières du soir (Maghreb et Icha). D'autres festivités se tiennent aussi à la zaouïa Kounta et à Beni Abbes et partout à travers les ksour de la région. Le bourdonnement des récitants du saint Coran s'entend à l'entrée de chaque zaouïa à Timimoun. A l'intérieur, des espaces aménagés en salles de classes recouvertes de nattes et de tapis sur lesquels sont assis par groupes, les diverses catégories d'élèves, dont les niveaux sont différents. Chaque groupe récite, soit la même sourate, soit le même texte, dicté auparavant par le Cheikh. Pratiquement, les zaouïas fonctionnent depuis l'aube jusqu'à une heure tardive du soir. Mais, depuis quelques temps, le rôle de ces lieux est sorti de son caractère traditionnel pour s'élargir à d'autres segments de l'activité sociale. En sus des dons d'aides aux familles nécessiteuses, les zaouïas, à travers les fonds acquis, participent à l'organisation des circoncisions et mariages collectifs.