C?est sans doute la danse la plus fascinante d?Algérie avec son rythme qui fait songer au mouvement d?un chameau possédé par quelque démon intérieur. Les tenants du raï, à l?image d?une cheikha Rimitti ou d?un cheb Mami, ne s?y sont pas trompés en l?utilisant souvent comme base de leurs chansons. Sous le titre alaoui, en référence à cette chorégraphie intemporelle, d?essence bédouine, l?Orchestre national de Barbès avait signé son morceau de gloire, allant jusqu?à sa reprise par? les Rolling Stones. L?ensemble de Sebdou, une des villes riantes de la wilaya de Tlemcen, a conservé la gestuelle alaouie, nommée ici nehari, en respectant les règles des anciens. Elle s?effectue en groupe homogène, en ligne ou en cercle, avec des remuements frénétiques d?épaules et des coups répétés du pied que rythme la voix du meneur. La musique est exécutée par un quatuor formé de deux flûtes de roseau et deux bendirs (tambourins). Le port du bâton, lors du déroulement de la danse, demeure essentiel car il symbolise l?âme guerrière de la tribu des Ouled n?har. De nos jours, cette danse, virile et pleine de vivacité, fait la fierté des habitants de la région Ouest et elle constitue encore et toujours une attraction de choix, surtout quand plusieurs formations se mesurent en compétition.