Complot Pour honorer de belles promesses, il mit au point un plan qui coûtera la vie à Samir, son meilleur ami. Depuis une dizaine de jours, Hakim K. est aux anges. Sa gaieté suscite la curiosité de son entourage. On n?est pas habitué à le voir ainsi. D?ordinaire, il est plutôt de mauvaise humeur et toujours sur la défensive. Safia L., sa fiancée, subit, elle aussi, ses sautes d?humeur exagérées. Elle est toute surprise de découvrir un homme gentil, aimable et galant. De plus, depuis quelques jours, il ne cesse de lui faire de belles promesses : une grande villa à Béjaïa, un voyage de noces en Italie, des parures à un prix onéreux, de somptueuses robes dignes d?une princesse et une voiture rien que pour elle. Quand elle lui demandait, sur un ton moqueur, avec quoi il allait lui offrir tous ces trésors, il souriait et partait loin dans ses pensées. Des pensées diaboliques. Des pensées qui vont coûter la vie à son meilleur ami ! D?ailleurs ce dernier aussi se pose des questions sur son soudain changement. Samir D., un ouvrier, s?est, de tout temps, senti diminué par rapport à Hamid, policier au commissariat d?Akbou. Mais cela n?a pas nui à l?amitié qui les unit depuis de très longues années, dans un petit village niché sur les hauteurs de la Kabylie. Ils se retrouvent chaque soir, après les heures du travail, et passent de longues soirées à refaire le monde à leur façon. Samir ne se doute de rien. Il ne sait pas que ce sont ses propres révélations qui sont à l?origine de la bonne humeur de son «meilleur ami». Elles sont aussi à l?origine de ce plan odieux qui lui coûtera la vie dans quelques jours. Il n?aurait jamais dû en parler. Mais peut-on quelque chose quand il est écrit quelque part qu?une mort prochaine nous guette ? Pouvait-il se méfier d?un ami qui partageait absolument tout avec lui ? Le 17 février 2002, la nuit du drame, Samir D. est fou de joie. Là, entre ses mains, un chèque qui allait changer le cours de sa vie. Samir vivait avec sa mère, une vieille femme aimable et généreuse, et son grand-père paternel, sénile et alité. L?argent était un don de son grand-père qui avait vécu et travaillé toute sa vie en France ! 400 millions de centimes ! La mère et le fils ont les larmes aux yeux et embrassent la tête du vieux Mohand, souriant et immobile dans son lit. Demain, aux premières heures du jour, Samir ira encaisser le chèque à la banque d?Akbou? (à suivre...)