Dès que la nuit tombe, ils sortent par petits groupes des bosquets où ils s'étaient dissimulés et rejoignent, avec des airs de conspirateurs dans l'air humide et le froid, les petites plages isolées du littoral où ils prennent place dans des embarcations de fortune. Leur destination : le large, les côtes européennes. Les harragas, ces candidats à l'émigration clandestine, auront fait «feu de tout bois» en 2007 sur le littoral de l'est du pays, principalement dans la wilaya de Annaba, géographiquement très proche des îles italiennes, notamment Lampedusa ou la Sicile. Pour de nombreux experts, l'émigration clandestine a pris des contours extrêmement inquiétants en 2007 dans la région de Annaba. Cette dernière est devenue pratiquement la principale zone de transit illégal de candidats à l'émigration clandestine vers les côtes italiennes, avec comme destination l'île de Lampedusa, selon des experts de l'émigration clandestine. En 2007, 395 candidats à l'émigration clandestine ont été secourus et sauvés en mer sur les côtes de l'est du pays, indique un bilan du commandement des gardes-côtes de Annaba, relevant de la façade maritime Est des forces navales de Jijel. Durant le seul mois de septembre dernier, 150 de ces candidats à l'émigration clandestine ont été secourus, alors qu'ils tentaient de rejoindre à partir du littoral de Annaba sur des embarcations de fortune, la rive nord de la Méditerranée. 86 autres ont été sauvés et secourus en une seule journée à 22 miles du Cap de Garde de Ras El-Hamra, sur la corniche annabie alors qu'ils se trouvaient à bord de cinq embarcations artisanales, relèvent les gardes-côtes de Annaba. 440 opérations de sauvetage et de recherche des émigrants clandestins en mer avaient été effectuées depuis le début de 2007 par les gardes-côtes de Annaba.