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Les boat people de la MORT
ORAN
Publié dans L'Expression le 22 - 07 - 2006

La grande majorité de ces harraga a pris le large sur des embarcations de fortune à partir des plages du littoral est de la wilaya notamment.
Plus d'une cinquantaine de candidats à l'émigration clandestine ont vu leur tentative de traversée vers les côtes de la péninsule ibérique déjouée par les gardes-côtes de la façade maritime ouest depuis le début du mois en cours, apprend-on auprès du groupement de la gendarmerie d'Oran. La grande majorité de ces harraga a pris le large sur des embarcations de fortune à partir des plages du littoral est de la wilaya notamment. Le reste a tenté l'aventure à partir des petits villages côtiers situés sur le territoire de la commune d'Aïn El Kerma dans la région nord-ouest d'Oran.
Ce choix est motivé par le fait que ces villages côtiers, particulièrement ceux d'Aïn Franine et Kristel à l'est d'Oran, ne sont pas très fréquentés par les estivants en raison des récifs et des rochers constituant l'essentiel du décor de ces plages quelque peu isolées contrairement à celles du littoral ouest, qui connaissent une grande affluence au cours de cette période, indique notre source. Pour notre gouverne, tôt dans la matinée du samedi dernier, 14 candidats à l'émigration clandestine, âgés entre 22 et 34 ans, tous originaires de la ville de Tiaret, qui ont embarqué sur un zodiac équipé d'un moteur de 40 chevaux, sur la plage d'Aïn Franine, ont été interceptés par les gardes-côtes de la façade maritime ouest à 1 mille nautique au nord-est du cap de l'Aiguille, au large des côtes oranaises sur les eaux territoriales algériennes. Ils avaient pris le large dans la nuit du vendredi à samedi dernier dans l'intention évidente de gagner les côtes espagnoles. Ils ont déclaré avoir déboursé 6 millions de centimes chacun pour l'achat d'une embarcation à 80 millions de centimes. Lors de leur interpellation, ils ont été trouvés en possession en tout et pour tout de 330 euros.
Réseaux organisés
Ils ont également déclaré qu'un passeur, vraisemblablement membre d'un réseau, les a contactés à Tiaret et leur a donné rendez-vous à Oran au niveau de la cité Usto sur la périphérie est, pour les dernières instructions. Ce passeur les a ensuite transportés dans son véhicule, une Renault 19, jusqu'à la plage d'Aïn Franine où ils ont embarqué. Les éléments de la section de recherche du groupement de la gendarmerie d'Oran mènent actuellement des investigations sur la base de signalements fournis par les harraga pour interpeller le passeur et un autre individu complice dans cette affaire et tenter ainsi de démanteler ce réseau. Il convient de rappeler qu'une autre tentative d'émigration clandestine a été avortée par les éléments de la façade maritime ouest en collaboration avec les éléments de l'unité de gendarmerie de la commune de Gdyel, moins d'une semaine auparavant, sur le littoral est de la wilaya d'Oran. 12 jeunes originaires d'Oran et de la région de Tiaret, âgés entre 20 et 32 ans, ont pris place dans une embarcation de pêche de 4,80 mètres sur une plage du petit village balnéaire d'Aïn Franine. Le dispositif de surveillance, qui a été aussitôt installé par les gendarmes dépêchés sur les lieux suite à un coup de téléphone anonyme, a permis la localisation du boat people au large à partir des hauteurs de la localité côtière de Kristel, dans la région est. Les gardes-côtes informés à leur tour par les gendarmes se sont lancés à la poursuite de l'embarcation des harraga qui a été finalement arraisonnée.
Les 12 harraga ont été conduits au poste de la brigade de gendarmerie territorialement compétente avant d'être présentés devant le magistrat instructeur près le tribunal de Gdyel. Cinq jours avant cette tentative de traversée déjouée, trois petites embarcations équipées chacune d'un puissant moteur et transportant en tout 13 harraga ont été interceptées par les gardes-côtes de la marine nationale au large des côtes du village balnéaire d'Aïn Franine. Ils ont reconnu avoir eu l'intention de gagner les côtes espagnoles. Rappelons également que neuf autres harraga ont été refoulés d'Espagne au début du mois en cours.
A leur débarquement au niveau du port d'Oran, ils ont été remis aux éléments de la police des frontières algériennes (PAF) avant d'être transférés vers la Sûreté de wilaya. Lors de leur interrogatoire, ces jeunes âgés entre 22 et 28 ans, ont déclaré avoir réussi la traversée entre les côtes oranaises et espagnoles sur une embarcation de fortune près d'une année auparavant. Durant tout le temps passé sur le territoire espagnol, ils ont vécu cachés en se mêlant à la foule et constamment en alerte.
Ils ont déclaré que nombre de leurs compagnons d'infortune appréhendés par la police espagnole vivent dans des camps de détention provisoire. Notons encore que sept harraga parmi lesquels figuraient deux jeunes femmes, ont été sauvés in extremis d'une mort certaine, au cours de la première semaine du mois de mai dernier, par les gardes-côtes de la façade maritime ouest au large de la commune balnéaire d'Aïn El Turck. Le moteur de leur embarcation de 4,50 mètres, un Suzuki de 40 chevaux, dans laquelle ils se sont entassés, est subitement tombé en panne. Le boat people, qui était à la merci des vagues, risquait de chavirer d'un moment à l'autre. Fort heureusement, l'un des harraga, qui a eu l'idée géniale de garder son téléphone mobile pour parer à toute fâcheuse éventualité, a avisé la capitainerie du port d'Oran. Ces harraga ont décidé de tenter l'aventure en embarquant sur un zodiac à la plage de Saint-Roch, sur le littoral ouest. Dans un premier temps, ils avaient prétendu faire du tourisme et avoir eu l'intention de se rendre sur un îlot au large du complexe Les Andalouses. Rappelons que neuf autres harraga ont disparu en mer au cours du premier trimestre de l'année en cours.
Malgré les intenses recherches effectuées par les éléments des gardes-côtes, sur la base des informations fournies par neuf de leurs compagnons, qui ont connu un meilleur sort après avoir pris la mer sur un deuxième boat people, ni ces harraga ni encore moins leur embarcation, n'ont été retrouvés.
Certains avancent qu'ils sont parvenus à gagner les côtes de la péninsule ibérique, d'autres pensent qu'ils ont péri noyés. Ils étaient, au départ, un groupe de 18 jeunes qui se sont scindés en deux, pour prendre la mer sur deux embarcations différentes, à partir d'une plage située sur le territoire de la commune balnéaire d'Aïn El Turck sur le littoral ouest de la wilaya d'Oran. Notons, dans ce registre, que le phénomène de l'émigration clandestine a pris des proportions alarmantes ces derniers mois à Oran et sa région limitrophe d'Aïn Témouchent. Selon des recoupements d'informations, ils sont des centaines de jeunes à avoir tenté l'aventure dans ces deux régions.
Jetés par dessus bord
Nombre d'entre eux ont réussi et d'autres ont été sauvés d'une mort certaine par les gardes-côtes et d'autres encore ont péri noyés. Combien sont-ils? «Cette idée a germé dans les esprits des jeunes depuis que les équipages des navires étrangers, notamment, ont commencé à jeter à la mer tous les clandestins qu'ils découvrent à bord. Les harraga se sont alors inspirés des fameux boat people marocains et ceux des ressortissants des pays subsahariens. A une certaine époque, des jeunes embarquaient clandestinement sur des navires à quai au port d'Oran ou d'Arzew. Les nouvelles mesures draconiennes concernant la sécurité des ports sont également, en partie, à l'origine du phénomène boat people», a expliqué Hamida, un habitant de la commune d'Aïn El Turck bien au fait de cette situation et dont le frère a réussi la fameuse traversée. Le cas des deux harraga, dont un a trouvé la mort, qui ont été balancés à la mer par l'équipage d'un navire ukrainien sur ordre de leur capitaine, a fini par décourager tout candidat à l'émigration clandestine, envisageant de monter à bord d'un bateau, pour gagner les côtes du Vieux continent..Notons, dans ce registre, que le capitaine et 12 membres de l'équipage ukrainien, accusés d'homicide volontaire avec préméditation et tentative de meurtre, ont été condamnés par contumace, la semaine dernière, à la réclusion à perpétuité par le tribunal criminel siégeant au niveau de la cour d'Oran. Un mandat d'arrêt international a été récemment lancé contre eux.
A ce propos, notre interlocuteur a fait remarquer: «Personne ne souhaiterait être à la place de ces deux harraga ni encore ces 10 autres, qui ont péri noyés, qui ont été eux, aussi, jetés par-dessus bord deux années auparavant par l'équipage d'un céréalier chinois». Les discussions sur la place d'Oran tournent autour de la possible existence d'un réseau de passeurs activant dans l'ouest du pays. Nombre d'indices confirment cet état de fait ; à titre d'exemple, le cas de 70 jeunes originaires de Tiaret qui auraient réussi la fameuse traversée ces derniers jours. Ils auraient, selon des recoupements d'informations, embarqué sur une plage de la station balnéaire de Bouzadjar sur le territoire de la wilaya d'Aïn Témouchent. L'opération aurait été concoctée par un réseau dont les rouages sont bien huilés.


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