Prolifération alarmante des tentatives d'immigration clandestine à l'ouest du pays. 25 harraga, parmi lesquels figure une femme âgée de 50 ans, ont réussi, au cours de la semaine dernière, la traversée entre le village côtier de Bouzadjar, dans la région d'Aïn Témouchent, et les côtes espagnoles sur deux embarcations équipées chacune d'un puissant moteur, apprend-on d'une source bien informée. Ces harraga ont contacté leurs proches pour les rassurer dès qu'ils eurent posé le pied sur le plancher des vaches indique notre source. La réussite de la fameuse traversée et notamment la présence d'une quinquagénaire parmi ces candidats à l'immigration clandestine, s'est répandue comme une traînée de poudre parmi la population de la cité de Sidi El Houari. «C'est ce qui explique la multiplication des tentatives d'immigration clandestine ces derniers jours à l'ouest du pays. Cette affaire a été véhiculée par les amis et les proches des harraga, ce qui semble avoir encouragé d'autres jeunes oisifs à tenter l'aventure avec tous les risques que cela comporte», a expliqué un enquêteur de la Gendarmerie nationale d'Oran. En effet, dans la nuit de lundi à mardi, un boat people équipé d'un moteur Suzuki de 30 CV dans lequel étaient entassées huit personnes âgées entre 23 et 33 ans, a été intercepté par les gardes-côtes de la marine nationale au large des îles Habibas, non loin des côtes de la commune balnéaire de Béni-Saf dans la wilaya d'Aïn Témouchent. Ils avaient embarqué quelques heures plus tôt du village côtier de Madagh sur le littoral nord-ouest de la wilaya d'Oran, indique notre source. Chacun de ces candidats à l'immigration clandestine a contribué avec 5 millions de centimes à l'achat du zodiac et du gasoil nécessaires à cette aventure. La veille de cette tentative déjouée au large de côtes témouchentoises, jeudi dernier aux environs de 13h, les éléments de la gendarmerie de l'unité de Gdyel ont mis en échec l'entreprise concoctée par de jeunes Oranais pour tenter la traversée. 20 harraga âgés entre 16 et 42 ans ont été arrêtés par les gendarmes sur la plage de Aïn Franine sur le littoral est de la wilaya d'Oran. Ils avaient dissimulé sous le sable un zodiac de 4,8m de long et un glisseur ainsi que de gilets de sauvetage. En procédant à une fouille sur cette plage déserte à cette époque de l'année, les gendarmes ont également découvert un moteur de marque Johnson 90CV et un autre de marque Suzuki d'une puissance de 30CV ainsi que huit jerricans de carburant, de l'eau et de la nourriture. L'un des harraga était en possession d'un passeport et de 450 euros. Selon la même source, ils attendaient la tombée de la nuit pour prendre la mer en direction des côtes de la péninsule ibérique. Ces candidats à l'immigration clandestine ont été arrêtés et devront incessamment être présentés devant le tribunal d'Es-Seddikia. Notons que le littoral est de la wilaya d'Oran est devenu un véritable lieu de prédilection des harraga, dont nombre d'entre eux venus de différentes contrées de l'ouest du pays, ont tenté de rallier les côtes espagnoles sur des embarcations de fortune au péril de leurs vies. Les harraga ont jeté leur dévolu sur cette partie de la région d'Oran, qui demeure très fréquentée par les estivants, en raison de son isolement et des récifs qui entourent les plages. Ce littoral est cerné par une zone fortement boisée qui fut au cours de la décennie noire le fief des groupes de terroristes. Devant l'ampleur de ce phénomène, la Gendarmerie nationale effectue des patrouilles régulières de surveillance et les gardes-côtes de la marine nationale demeurent aux aguets.