A défaut d'autres espaces de détente et de repos, de nombreux élèves, notamment ceux des deux paliers moyen et secondaire, passent la majeure partie de leur journée en face des écrans : différents écrans. Ils consacrent leur temps aux jeux vidéo, question de «tuer le temps», selon les élèves interrogés. Avec le développement des technologies numériques, plusieurs options sont aujourd'hui offertes à ces jeunes : les jeux vidéo, PC, Mac, Nintendo, Sega, Playstation, X box, Game Boy, etc. Bercés par le langage virtuel des nouvelles technologies, les élèves trouvent bien leur compte et envahissent les locaux où se trouvent ces «écrans magiques et mystérieux», pour reprendre l'expression d'un quinquagénaire rencontré dans un cybercafé à Ben Aknoun. Le temps passé par les enfants devant ces écrans est estimé, selon des chercheurs spécialistes, à une moyenne de six heures par jour. Les parents doivent en tout cas casser la tirelire pour répondre aux sollicitations «pressantes» de leurs enfants. «Si je ne leur donne pas de l'argent, mes deux enfants âgés de 15 et 13 ans me taxent d'ennemi de la technologie et de la modernité. Ils ne veulent pas comprendre ma situation. Ils arrivent même à me dire qu'ils sont prêts à ne rien manger durant la journée et que l'essentiel pour eux est d'aller jouer», témoigne un père de famille rencontré dans un café à Alger-centre. Les espaces de jeux et les cybercafés ne désemplissent pas durant cette période. Une virée dans certains quartiers populaires de la capitale renseigne sur l'ampleur que ne cesse de prendre ce phénomène. «Les adultes, mes clients habituels, se plaignent de ne pas trouver un poste libre pour se connecter, mais je ne peux rien faire devant ce rush d'écoliers. Les enfants occupent tous les micro-ordinateurs alors que d'autres attendent impatiemment leur tour…», affirme Amirouche, gérant d'un cybercafé à la rue Hassiba-Ben Bouali.