L'Afrique du Sud a entamé un travail de titan pour se doter du premier express régional du continent, baptisé Gautrain, dans l'espoir qu'il aide à résorber les embouteillages monstres entre Johannesburg et Pretoria. Cette semaine, une foreuse gargantuesque commencera à dévorer le sous-sol de Johannesburg. Ses mensurations – 885 tonnes, 160 mètres de long – sont à la dimension du «plus grand chantier d'Afrique», selon le ministre sud-africain des Transports. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : pour créer les 80 kilomètres – dont 15 en sous-sol – de liaison rapide entre les capitales politique et économique du pays, au moins 2,5 milliards d'euros seront dépensés, 93 000 emplois créés, 6,7 millions de mètres cubes de terre déplacés, 11 viaducs construits... Comme à Lagos, Luanda, Le Caire ou Dakar, le parc automobile a explosé ces dernières années dans les grandes villes sud-africaines, où la circulation relève du cauchemar aux heures de pointe. Il n'existe pas vraiment d'alternative à la route, le régime d'apartheid ayant réduit les transports publics au minimum pour cantonner Noirs et Blancs dans leurs quartiers respectifs. Ce train sera le premier du genre sur le continent. Casablanca, Alger et Le Caire ont bien des lignes de métro ou des projets, mais elles ne peuvent rivaliser avec la vitesse du Gautrain, qui roulera en moyenne à 160 km/h. Il ne faudra plus que 42 minutes pour relier Pretoria à Johannesburg.