InfoSoir : Quel est le mandat de votre organisation ? Abdelhakim Aouidat : Nous avons 1 000 adhérents sur les quelque 3 500 agences immobilières inscrites au registre du commerce. Nous avons créé la Fédération nationale des agences immobilières en 1998 car nous avons constaté que n'importe qui pouvait devenir agent immobilier sans aucune compétence, car il n'y avait pas de critères fixes pour cela. Il y avait un nombre impressionnant d'agences puisqu'elles étaient créées dans les mêmes conditions que les autres commerces. Cette année nous avons demandé la suspension des registres du commerce jusqu'à ce qu'il y ait une réglementation de la profession. Nous ne cherchons pas à avoir le monopole, mais à moraliser et à professionnaliser la profession dont l'image a été ternie par des parasites. Quelles sont vos actions dans ce sens ? En sus de la demande de la suspension des registres du commerce, nous avons dans ce sens, créé en 2000, en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle, le diplôme d'agent immobilier (technicien supérieur) pour lequel il faut le niveau de 3e as plus 3 ans de formation dans un institut de formation professionnel. 4 promotions sont déjà sorties et la formation est dispensée à Kouba, Annaba, Béjaïa et Oran. Nous avons également signé un contrat avec l'Institut supérieur de gestion et de planification pour des formations en finances, en droit immobilier, gestion… pour les agents exerçant déjà. Nous avons même pensé à une convention avec le CNEPD (enseignement à distance) et avec l'UFC pour des formations supérieures car partout dans le monde pour accéder à ce métier il faut des connaissances pour vendre des prestations sérieuses. Le marché de la location connaît une flambée, notamment à Alger, quelles sont les solutions que vous préconisez ? La demande dépasse de très loin l'offre et cela s'est, en effet, répercuté sur les prix qui ont atteint des seuils inimaginables. Il faut réglementer le marché sans plus tarder. Il appartient d'abord à l'Etat d'intervenir en consacrant 50% du programme de 1 million de logements (soit 500 000 logements) exclusivement à la location, à des prix abordables bien entendu. Cela découragera les spéculateurs. Nous n'avons pas encore fait cette proposition d'une manière formelle mais nous en avons fait d'autres. Comme par exemple, pour combattre le phénomène de la sous-déclaration, nous avons proposé la réduction des taxes qui font que les gens ne déclarent pas le montant réel des transactions. Nous avons instruit tous nos adhérents à encourager leurs clients à faire des déclarations totales. Nous essayons d'être d'utilité publique car la mission de la FNAI n'est pas uniquement revendicative…