Les agents affiliés à la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai) s'élèvent contre le décret initié par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, leur imposant une série de conditions pour l'exercice de leur fonction. Lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de la fédération, le président de la Fnai, M. Djebbar, ne trouvait pas de mots assez durs pour qualifier la décision de n'accorder l'agrément pour l'exercice de la profession qu'aux universitaires, sans prendre en considération leur expérience professionnelle. « Les agents immobiliers ont été victimes d'injustice. Cela est un décret rancunier ayant des intentions cachées », s'est écrié M. Djebbar avec emportement. Et d'enchaîner : « Exiger du postulant à l'agrément d'avoir trois années d'expérience sans interruption, c'est fermer la porte aux jeunes universitaires. Où sont donc l'université ou l'institut qui forment l'agent immobilier ? » Aussi la Fnai recommande-t-elle à ses adhérents de ne pas déposer de demande d'agrément jusqu'à ce qu'ils y voient plus clair. « Nous avons toujours demandé à ce que la profession soit réglementée. Nous avons demandé à travailler dans la transparence. Il est important d'apporter les correctifs nécessaires à ce décret », souligne M. Djebbar, en précisant que seuls 700 agents immobiliers et 1000 courtiers ont déposé leur demande d'agrément. Le vice-président de la Fnai, Abdelhakim Aouidat, a tenu à préciser que son association a toujours été en faveur d'un encadrement juridique de la profession. « Nous avons été les premiers à appeler à la régulation et à la moralisation de la profession. Aujourd'hui, on nous a ramené le courtier qu'on combattait dans les cafés. Celui-là, la loi ne l'oblige pas à vérifier l'authenticité des papiers et, malgré cela, il nous concurrence », soutient-il. Il a ajouté : « En fin de carrière, on ne peut pas nous demander de ramener des jeunes pour nous encadrer. » Les représentants de la Fnai se disent « dans l'impasse ». « Les directions de wilaya demandent aux agents de présenter leur agrément alors que les commissions d'attribution de ce document n'ont pas encore été mises en place », a souligné M. Aouidat. Et de préciser que ces décisions ne feront que chambouler davantage le marché de l'immobilier en le livrant aux « smasria » et autres spéculateurs.