Développement n Le pays du Cèdre s'enlise de plus en plus dans la crise politique. Les efforts déployés par la Ligue arabe pour le ramener à la stabilité n'ont pas encore abouti. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a estimé, hier, mardi, que l'explosion survenue à Beyrouth dénote de la situation «délicate» et «sensible» au Liban et exige la nécessité de faire des démarches pour «épargner au Liban les risques qu'il encourt». En dépit de cet incident, le SG de la Ligue compte se rendre, aujourd'hui mercredi, à Beyrouth, avant de visiter la Syrie, jeudi, pour s'entretenir avec les responsables syriens, avant de regagner à nouveau Beyrouth pour parachever les consultations à même de «cerner la situation au Liban». Après avoir fait mention des contacts qu'il a eus ces derniers jours avec plusieurs pays arabes et autres parties régionales et internationales concernées par la crise au Liban, M. Moussa a réaffirmé l'objectif des démarches arabes qu'est d'«unifier» les Libanais et de «sortir le Liban de sa crise». Le secrétaire général de la Ligue a, par ailleurs, mis en garde contre une saisine de l'ONU dans la crise libanaise en cas d'échec du plan arabe pour sortir de l'impasse. «Les efforts arabes visent à trouver une porte de sortie à la crise (politique), d'autant que des démarches internationales pourraient être entreprises pour transférer le dossier libanais au Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-il déclaré. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait affirmé lundi à Riyad qu'il y aurait un recours aux Nations unies en cas d'échec des efforts arabes. «Si ça ne marche pas avec nos amis de la Ligue arabe, nous retournerons à l'ONU», a déclaré M. Kouchner. La Ligue arabe avait adopté le 5 janvier au Caire un plan en trois étapes prévoyant notamment l'élection «immédiate» du chef de l'armée, Michel Sleimane, à la présidence, puis la formation d'un gouvernement d'union nationale au Liban, sans Président depuis le 24 novembre. L'élection par le Parlement libanais d'un nouveau Président a été reportée à douze reprises. Elle est désormais fixée au 21 janvier. Pour rappel, au moins trois civils ont été tués, hier, mardi, dans un attentat à la bombe contre une voiture de l'ambassade des Etats-Unis près de Beyrouth, le dernier en date d'une vague d'attaques qui menace encore davantage la stabilité du Liban plongé dans une grave crise politique. Cet attentat, qui coïncide avec la tournée du Président américain George W. Bush au Moyen-Orient, a été condamné par la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et l'ambassade des Etats-Unis à Beyrouth, par plusieurs forces politiques libanaises ainsi que par Londres, Paris, l'Arabie saoudite et Moscou.