Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a averti hier, vendredi, à Ouagadougou qu'il y aurait «plusieurs Darfour» en Afrique si le continent ne s'unit pas rapidement mais, dans le même temps, la Libye a décidé d'expulser tous ses immigrés clandestins, essentiellement africains. «L'Etat nation va disparaître. On ne peut plus, en tant que petites entités, relever les défis. Si elle continue, l'Afrique va voir ses Etats nations aller à la perdition», a estimé le dirigeant libyen dès l'ouverture du sommet Cédéao. «L'Afrique va devenir un terrain de conflits, de luttes tribales et les Etats du monde vont intervenir encore une fois pour assurer leurs intérêts», a-t-il ajouté «Le Darfour en est un exemple, mais c'est contagieux. Il y aura plusieurs Darfour en Afrique. Et au Kenya la lutte est en train de devenir ethnique, tribale car l'Etat n'est plus capable de répondre aux défis», a-t-il poursuivi. «Le Soudan n'est plus à même de répondre aux défis qui se posent au Darfour, c'est ce qui a conduit à l'intervention internationale», a-t-il affirmé. Présentant une nouvelle fois sa vision des «Etats unis d'Afrique», considérée comme utopique par de nombreux observateurs, le dirigeant libyen, n'a pas dit un mot sur les expulsions de clandestins de Libye. Riche Etat pétrolier peuplé de seulement six millions d'habitants, la Libye a annoncé mercredi le lancement d'une vaste opération de «regroupement et de rapatriement immédiat de tous les immigrés clandestins», qui sont essentiellement africains.