«Si je vais en Iran, que dois-je visiter ?», «Pouvez-vous me recommander un film que je puisse trouver à New York ?» : avec des téléphones installés dans la rue par une ONG pour favoriser le dialogue entre les Etats-Unis et Téhéran, des New-Yorkais ont parlé aux Iraniens. Les militants du mouvement «Ça suffit la peur» ont mis, hier, samedi, à la disposition des passants quatre téléphones rouges sur la place de l'Hôtel de Ville de New York pour parler à des volontaires iraniens à Téhéran. «Pour nous, il s'agit de susciter le dialogue et de promouvoir la paix à travers ce dialogue», a expliqué Jethro Heiko, militant de «Ça suffit la peur». «Nous donnons un exemple aux gouvernements», dit Heiko. «Nous n'avons pas peur de parler et nos gouvernements devraient aussi se parler directement. Les gens qui se respectent et se connaissent ne font pas la guerre.» Les conversations téléphoniques de trois à cinq minutes ont évité les questions politiques et se sont bornées pour la plupart à des généralités. Des interprètes étaient installés avec des écouteurs à côté des téléphones, qui étaient rouges, un clin d'œil aux communications directes des dirigeants américains et soviétiques pendant la guerre froide. «J'ai parlé à une femme, je lui ai posé des questions sur l'Iran, en essayant de ne pas parler de sujets trop personnels», dit une New-Yorkaise de 33 ans qui a trouvé l'idée «fantastique».