Télévision n Un feuilleton portant sur le personnage de Si Mohand u M'hand sera prochainement diffusé à la télévision. Réalisé par Ammar Arab et écrit par Younès Adli, le feuilleton s'emploie à rendre compte en détail la richesse historique, psychologique et poétique du personnage, ce poète kabyle – poète insaisissable et unique – de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Pour rappel, un premier film a été déjà coréalisé, en 2004, par Yazid Khodja et Rachid Benallal, et qui avait pour titre Si Mohand u M'hand l'insoumis. Cela revient à dire que le personnage de Si Mohand u M'hand suscite encore de l'intérêt, voire de l'attrait pour les cinéastes. Et si le poète crée tant d'attraction autour de lui, c'est parce qu'il a un profil légendaire. Légendaire, parce que sa poésie, son existence et son parcours que l'on qualifie de péripéties, l'ont rendu ainsi : imaginaire, exceptionnel, mémorable et proverbiale. Si Mohand u M'hand était, selon des biographes, «amour, révolte, errance, condition humaine, résistance…» Il était verbe, poésie. Et c'est cela que le feuilleton s'emploierait à montrer aux téléspectateurs, pour mieux faire connaître ce personnage devenant au fil des générations une personnalité, voire une référence historique. Si Mohand u M'hand a effectivement marqué son époque et, plus tard, l'histoire de l'Algérie. Sa poésie l'a rendu célèbre, mais c'est surtout son itinéraire exceptionnel qui a fait que le nom de Si Mohand u M'hand transcende le temps et devient «immortel». C'était un poète errant, qui allait d'un village à l'autre, disant ses vers. Il parcourait ainsi l'Algérie – certaines sources historiques mentionnaient qu'il était allé jusqu'en Tunisie. Sa poésie s'est révélée un précieux témoignage du poète et de son rapport avec son temps. Elle raconte Si Mohand u M'hand, son temps, une société, un milieu qui l'a vu naître, qui l'avait éduqué et initié à sa culture – le poète était nourri de toute la pensée kabyle. Sa poésie se révèle également une forme d'expression qui dit une révolte, celle que le poète cultivait tout au long de son existence, et cela jusqu'à son dernier souffle, son dernier vers, contre la colonisation. Si Mohand u M'hand a énormément souffert de la colonisation. Il en a durement pâti. Son village où il était né a été brûlé par l'armée coloniale, il a connu l'exil et la séparation. Et c'est cela qui l'a forgé, prédestiné à devenir, plus tard, poète et à connaître, d'une errance à l'autre, un destin exceptionnel. Enfin, il est à souligner que le feuilleton de vingt-quatre épisodes d'une durée de quarante minutes sera réalisé en tamazight. Une façon de rentabiliser le personnage de Si Mohand u M'hand au plan historique et psychologique. C'est aussi un souci de promouvoir la langue et la culture amazighes. Ainsi, force est de constater que, depuis quelques années, le cinéma algérien s'emploie, notamment avec l'arrivée, il y a huit ans du festival du film amazigh, et son institutionnalisation depuis très peu, à réhabiliter la culture, la langue et l'histoire amazighes.