La magnificence de la calligraphie arabe a été mise en exergue par l'artiste peintre Yacine Kacimi El-Hassani lors d'une exposition qui se tient jusqu'à la fin du mois de janvier au Musée national de la miniature, de l'enluminure et de la calligraphie. Comprenant une cinquantaine de tableaux réalisés selon diverses techniques et approches plastiques, l'exposition est axée autour de l'écriture (khat) maghrébine, koufie et diwanie. D'une grande transparence, les œuvres aux traits clairs, poreux, parfois évanescents reprennent des vers poétiques d'antan, des formules, des phrases, conçus avec le qalem, porte-plume traditionnel, et le pinceau leur donnant ainsi un arrière-plan lumineux. Les calligraphies, d'une facture classique, leur conférant ainsi une certaine authenticité, sont empreintes aussi d'une note contemporaine rehaussée par une palette de tons pastels et parfois même cendrés. L'artiste a créé son propre style en rehaussant la lettre de volutes, d'efflorescences et de signes enchevêtrés tracés au qalam, comme le montrent les tableaux intitulés Al Halay, Rêve de lettre, Nasiq et Athar. «La transparence recherchée dans les œuvres de l'artiste semble vouloir transcender l'équivoque de la lettre, qui révèle et voile à la fois. Un peu comme le rythme d'une respiration, le regard se charge de perpétuer le mouvement de la graphie au-delà de l'encre sur papier», est-il mentionné dans la note de présentation de l'exposition.