Débat n Le temps où la question de savoir si l'on doit, oui ou non, s'ouvrir à l'économie mondiale, semble bien révolu. Cette dernière s'est bien installée, entraînant un chamboulement dans tous les domaines. Désormais, l'économie algérienne est appelée à relever de nombreux défis. L'ouverture du marché algérien à la concurrence, l'émergence d'un vaste marché euroméditerranéen, la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne, la future adhésion de l'Algérie à l'OMC sont autant de paramètres qui interpellent la petite et moyenne entreprise, devenue désormais l'alternative de développement des activités industrielles. A ce titre, la PME est appelée, plus que jamais, à se hisser aux niveaux d'excellence requis, sinon disparaître. Les modes de gestion, pour la plupart dépassées, de l'entreprise algérienne, ne lui permettent pas de faire face à la libération brutale du commerce extérieur. En outre, l'environnement des affaires est totalement défavorable à une activité industrielle et semble s'orienter vers un soutien affiché aux circuits import-export. Face au danger de mise en jachère de tout le tissu industriel, les pouvoirs publics ont lancé depuis près d'une décennie l'objectif de mettre à niveau les entreprises industrielles, aussi bien celles relevant du secteur public que celui privé. C'est en 2000 qu'un programme spécifiquement orienté vers la PME privée a été orienté pour ne devenir effectivement opérationnel qu'en 2003. Financé pour sa plus grande partie par l'Union européenne dans le cadre MEDA, ce programme a préféré s'orienter vers une dimension qualitative et de modélisation de la mise à niveau sur un échantillon restreint de PME (400 entreprises visées) dans l'attente d'une généralisation des procédures dans le cadre d'un second programme national. En Algérie, la mise à niveau des PME privées s'est posée plus en termes de mise à niveau du management que de renouvellement des équipements. Face à la concurrence dominée par de grands groupes internationaux, ou des réseaux tentaculaires de PME mondialisées, la structure d'entreprise personnelle ou familiale du privé algérien ne pouvait et ne peut résister. Il semble que les choses bougent au niveau microéconomique, mais les PME bénéficiaires du programme MEDA continuent à se plaindre de l'environnement économique et institutionnel, lequel, à son tour, doit être mis à niveau. Si la mise à niveau de nos entreprises est un impératif, elle n'est cependant pas suffisante si l'environnement qui gravite autour de l'entreprise n'est pas, lui aussi, mis à niveau.