Même si elles sont conscientes qu'il s'agit de leur vie et de celle de leur bébé, les femmes enceintes ne sont pas toutes d'accord pour dire qu'il vaut mieux prévenir que guérir. Samira, une jeune maman de 29 ans, qui vient d'accoucher pour la deuxième fois et que nous avons rencontrée à la maternité du CHU de Béni Messous, nous a déclaré qu'elle a fait contrôler et suivre sa grossesse depuis la conception. «Dès les premiers mois, je faisais régulièrement des échographies et je consultais régulièrement mon gynécologue. Il s'agit de ma vie et de celle de mon bébé», dit Samira qui est employée dans une Banque nationale et qui habite la banlieue d'Alger. Ce n'est pas l'avis de Houria, 39 ans, qui vient d'accoucher pour la quatrième fois. Pour elle, tous ses enfants, elle les a eus sans la moindre difficulté. «Le Bon Dieu a facilité les choses à chaque fois. Alors pourquoi consulter un médecin. Si Dieu veut que l'enfant meure ou que je meure moi-même, c'est sa Volonté. Je ne suis allée voir la gynécologue qu'une seule fois, en 2003, quand je portais mon deuxième enfant car j'ai senti des douleurs et j'avais peur de faire une fausse-couche.» D'une manière générale, ce sont les deux mentalités qui caractérisent le comportement des femmes enceintes. Les unes consultent même si elles ne présentent pas de problème comme Samira, alors que les autres hésitent souvent à voir un spécialiste puisque «tout va bien pour elles». «Et c'est justement là, l'erreur, car il ne faut pas oublier que de nombreux cas d'hémorragie de délivrance surviennent sans le moindre signe extérieur et que consulter pourrait détecter d'autres anomalies comme une malformation congénitale, trisomie, insuffisance cardiaque, retard mental…», explique le professeur Tayebi.