L'Association algérienne pour la planification familiale a célébré, hier, au campement des Scouts algériens à Sidi-Fredj, la Journée internationale de la sage-femme par l'organisation d'une rencontre sur “l'accouchement respecté ; peine et plaisir d'accoucher”. Devant quelque deux cents professionnelles, des gynécologues ont animé des conférences au cours desquelles ils ont développé des problématiques liées à la grossesse et au rôle de la sage-femme en salle de naissance. Le Dr. Laker Gaoua, exerçant au service gynécologie-obstétrique de l'hôpital de Aïn-Taya est intervenue sur la surveillance de la grossesse. Elle a ainsi rappelé que quatre consultations et trois échographies sont obligatoires durant les neuf mois de la gestation, selon l'Organisation mondiale de la santé. La première visite chez le gynécologue ou la sage-femme devra confirmer la présence de l'embryon et demander un bilan complet de la femme enceinte afin de déterminer la nature de la grossesse (normale ou à risque). La deuxième consultation et échographie devra rendre compte de l'existence d'éventuelles malformations congénitales, tandis que la dernière statuera sur la croissance du fœtus et la préparation de l'accouchement. e Pr Kabouya, gynécologue installé à titre privé à Alger, a fait un exposé sur le col de l'utérus et les infections qui peuvent l'atteindre. Il a, en l'occurrence, instruit les participantes de la manière de reconnaître les infections bénignes des lésions plus graves. En réalité, au-delà de sa tâche principale consistant à assister la parturiente à mettre au monde son bébé, la sage-femme joue un rôle important, dans l'absolu du moins, dans le dépistage des cancers féminins les plus fréquents, c'est-à-dire celui du sein et du col de l'utérus. Les spécialistes, notamment en oncologie, estiment que ces auxiliaires de la santé, sont en contact direct avec des femmes, qui se déplacent souvent aux PMI pour la prescription de la pilule contraceptive ou la vaccination d'un enfant. L'occasion est alors offerte aux sages-femmes pour les soumettre à une palpation de sein à la recherche d'une potentielle excroissance susceptible de faire l'objet d'un examen plus approfondi ou encore localiser des lésions dans la région génitale. Le Pr Guerroumi s'est penché sur le diabète chez la femme enceinte, qui exige une stricte surveillance médicale, d'autant que même les femmes qui n'ont ordinairement aucun problème de glycémie, peuvent développer un diabète gestationnel (conjoncturel), qui fait encourir des risques aussi bien à la future maman qu'au fœtus. Le Dr El Hallak, du service gynécologie obstétrique du CHU de Kouba, a parlé de l'impératif d'établir un carnet de santé dans le suivi mère-enfant. À vrai dire, la majorité du personnel des maternités des hôpitaux, se plaint de la présentation, à leurs services, de femmes sur le point d'accoucher, sans aucun dossier médical, permettant à l'équipe médicale et paramédicale de prendre connaissance de l'évolution de la grossesse et savoir, en conséquence, quelle attitude adopter vis-à-vis de la parturiente. En clair, est-elle en mesure d'accoucher normalement par voie basse, ou nécessite-t-elle une césarienne? Doit-on faire attention à son hypertension artérielle ? Le bébé se présente-t-il dans la bonne position ? Autant de paramètres qui devrait faciliter la prise rapide de décision devant un accouchement imminent. D'autant qu'il est connu et reconnu que les maternités publiques souffrent d'une surcharge qui rend souvent aléatoire la prise en charge des femmes arrivées au terme de leur grossesse.