«Le coût de la prise en charge d'un toxicomane varie entre 60 000 et 500 000 DA. Les médecins et les psychologues consacrent six à sept semaines au moins pour sauver le malade. C'est ce qu'a indiqué, hier, le directeur de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, Abdelmalek Sayeh, lors de son passage à l'émission hebdomadaire Elwadjiha de la Chaîne I. Encore une fois, est mise à nu la réalité amère dans laquelle se trouve une partie de la population victime du fléau de la drogue. Ce phénomène menace de plus en plus les adolescents issus des familles démunies. Les jeunes qui ont quitté l'école très tôt sont les plus ciblés. D'autant qu'ils sont victimes des aléas de la rue. Sur ce point-là, le directeur de l'Office national de lutte contre la drogue a mis l'accent sur la démission des parents des «victimes», les accusant de manquer effectivement à leur sens de responsabilité vis-à-vis de leur enfant. M. Sayeh a rappelé qu'une enquête nationale épidémiologique sur la prévalence de la drogue en Algérie sera ouverte dans les plus brefs délais par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, et ce, avec la collaboration des quatorze ministères membres de cette organisation, des associations de lutte contre la drogue ainsi que des spécialistes nationaux et internationaux. Il a précisé que cette enquête a pour objectif de cerner l'évolution de la consommation de la drogue. La sonnette d'alarme est tirée devant l'explosion du nombre des toxicomanes dans notre pays d'année en année et devant l'importance des quantités de drogue saisies par les forces de sécurité. Même les écoliers s'y adonnent ! l M. Sayeh interpelle les citoyens à plus de vigilance, du fait que la drogue n'a pas franchi uniquement le seuil des lycées, mais également les écoles primaires. Dans la même optique il précise qu'actuellement la drogue touche les jeunes et les moins jeunes dont l'âge varie entre 12 et 22 ans. Le directeur de l'Office nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie a souligné, par ailleurs, que 60% de la production mondiale de la drogue provient du Maroc. Cette réalité est connue par tout le monde, affirme-t-il. Il a également réclamé que le budget annuel de 50 millions de dinars que consacre l'Etat à l'Office national, est insuffisant.