Afflux n Sans faire trop de bruit, les Allemands s'installent. Contrairement aux opérateurs d'autres pays qui ciblent une certaine catégorie de secteurs sans les autres, les Allemands ont véritablement diversifié leur présence. Ils activent aujourd'hui dans des secteurs aussi variés que l'automobile, la pétrochimie, la construction, les industries plastiques, l'électroménager… 140 sociétés allemandes se sont, en effet, installées dans notre pays sous diverses formes. «De nombreux complexes industriels ont été construits avec la technologie et le savoir-faire allemands. Nous sommes très fiers aujourd'hui de constater une redynamisation très positive des relations économiques entre les deux pays », dira le DG d'AHK devant les participants à un récent séminaire sur la gestion des déchets, organisé par le ministère de l'Environnement. L'exemple le plus marquant est, sans doute, celui du partenariat entre Henkel et l'ENAD qui était, avant sa reprise par le géant allemand, au bord de la fermeture. Aujourd'hui, l'entreprise, avec son produit phare le détergent Isis, est tout simplement leader du marché local, devançant d'autres ténors mondiaux. Et comme cerise sur le gâteau, l'ENAD est aujourd'hui certifiée selon les normes internationales ISO 9 000 et ISO 14 000. Linde, spécialisé dans la chimie, s'est aussi installé en ciblant la production d'hélium en partenariat avec Sonatrach et mettant sur la table 200 millions d'euros pour reprendre 66% du capital de l'Entreprise nationale des gaz industriels (Engi). Knuf, un autre groupe allemand de renom, a investi dans la production de plâtre en reprenant 65% de la Sodipak pour 40 millions d'euros. L'usine installée dans la région d'Oran est aujourd'hui un exemple de réussite puisque, affirme le directeur général de AHK, des milliers de postes d'emploi directs et indirects ont été créés ainsi qu'un centre de formation qui assure des stages de perfectionnement aux cadres et ingénieurs de l'entreprise et d'autres sociétés. Il y a lieu également de citer les investissements effectués par ZF avec la Snvi dans la production d'accessoires de boîtes de vitesses pour camions, celui de Messer dans les gaz industriels, de Dyrwitag qui a réalisé les tunnels du Métro d'Alger (2 200 emplois créés) et surtout l'engagement du géant Siemens qui a décroché un important contrat avec la Sntf. La présence allemande est donc bien réelle. S'agit-il dès lors, d'un déficit en communication ? «Pas du tout. Nous faisons un grand effort en matière de médiatisation», répond M. Hergenröther qui se met à énumérer les innombrables sorties médiatiques de la Chambre pour faire connaître l'activité des hommes d'affaires dans les deux pays respectifs. Sur ce point, le DG d'AHK n'a nul besoin d'effort pour se faire convaincant pour nous dresser l'état des lieux de la coopération algéro-allemande et de la présence chez nous des opérateurs de son pays. Il affirme qu'un énorme travail est effectué quotidiennement pour valoriser le marché algérien auprès des opérateurs allemands, en mettant en avant, notamment, l'ambitieux plan de soutien à la relance doté de 150 milliards de dollars. Concernant les projets qui verront le jour à l'avenir, notre interlocuteur préfère les taire pour des raisons évidentes. Il se contente d'assurer que «plusieurs projets d'investissement de grandes sociétés allemandes dans les domaines de la pétrochimie, de la chimie, des matériaux de construction et de l'infrastructure sont en négociation avec des partenaires algériens publics et privés».