Abdelhamid Temmar est lui aussi favorable à un partenariat gagnant-gagnant. Les entreprises allemandes s'intéressent de plus en plus au marché algérien. Traditionnellement tournée vers les pays de l'Est, l'Allemagne redécouvre les pays de la rive sud de la Méditerranée, notamment l'Algérie, qualifiée par la chancelière de la République fédérale d'Allemagne Angela Merkel, en visite officielle en Algérie, “de pays clé”, en soulignant “le rôle important” de notre pays en Afrique. La chancelière allemande, intervenant devant un parterre d'hommes d'affaires, lors d'un dîner organisé mercredi à l'hôtel Sheraton d'Alger par la Chambre de commerce et d'industrie algéro-allemande, a souligné l'intérêt de plus en plus grandissant des entreprises allemandes pour l'économie algérienne. “Ma visite à la tête d'une importante délégation de chefs d'entreprise a pour objectif de manifester notre intérêt pour l'Algérie”, a-t-elle dit. La chancelière allemande est accompagnée par le ministre délégué de l'Economie et de 13 P-DG d'entreprise de renom, dont plusieurs font partie de DAX (indice boursier des 30 plus importantes entreprises cotées à la Bourse allemande). Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, s'est dit “impressionné par le nombre et la qualité” des responsables des entreprises qui composent la délégation. Il s'agit d'entreprises opérant dans le domaine de l'énergie, des infrastructures, de la défense, de la recherche médicale, des services… Qualifiant “de bonnes et amicales” les relations algéro-allemandes, la chancelière a plaidé pour “la nécessité de renforcer le partenariat entre les deux pays”, estimant que “des marges de progression existent”. “Nous pouvons faire mieux”, a affirmé Mme Merkel. La chancelière allemande a indiqué que les firmes allemandes innovantes sont à même de faire des offres plus intéressantes avec un packaging de solutions accompagnées de transferts de savoir-faire. “Nous voulons être un partenaire fiable”, a précisé Mme Merkel. Rappelant le processus de création de l'Union pour la Méditerranée (UPM), la chancelière a souligné qu'elle s'est battue pour que tous les membres de l'Union européenne y participent, et que le président Bouteflika l'a soutenue. “Nous avons essayé de donner un nouvel élan au processus de Barcelone à travers l'UPM pour imprimer plus de dynamisme politique aux relations euro-méditerranéennes”, a-t-elle déclaré. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, lors du forum d'affaires algéro-allemand, regrette la faible implication des Allemands, eux qui ont équipé dans la décennie 1970 la majorité des entreprises algériennes. “Il faudrait que ces entreprises reviennent aujourd'hui pour redonner du souffle aux entités industrielles qu'elles ont équipées”, a suggéré le ministre de l'Industrie. Abdelhamid Temmar a lancé, à l'adresse des hommes d'affaires allemands, un appel à une plus grande coopération pour un partenariat “gagnant-gagnant”. En marge du forum, le ministre de l'Industrie a révélé que les Allemands veulent racheter l'Entreprise nationale du matériel des travaux publics (ENMTP). “Ils nous ont fait une proposition concernant l'ENMTP”, a affirmé M.Temmar. “Nous ne sommes pas pressés”, a indiqué le ministre de l'Industrie en évoquant le processus de privatisation, soulignant que 100 à 200 entités sont privatisées par an. Le ministre juge intéressant l'apport des Allemands. Certes, par rapport à certains pays, ils viennent en quatrième position en matière d'investissement et de privatisation, “mais les Allemands vont là où nous sommes intéressés”, a reconnu Abdelhamid Temmar, soulignant que le processus de la reconfiguration des entreprises publiques, pour la mise en place d'environ 13 grandes entreprises, est en cours et pourrait s'achever dans six mois. Le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements est accompagné, dans ce cadre, par des cabinets conseils spécialisés en fusion absorption. Il faut reconnaître que la Chambre de commerce et d'industrie algéro-allemande, qui compte aujourd'hui environ 500 membres, a donné un nouveau souffle à la présence allemande en Algérie. Le directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Mohamed Chami, a affirmé que même si les investissements allemands ne dépassent pas 400 millions d'euros, ils s'accompagnent souvent d'un transfert de savoir-faire. “L'apport allemand en termes de formation et de transfert de technologie est très important”, témoigne le directeur général de la Caci. La ratification par le Parlement allemand de l'accord de non-double imposition, annoncé par le ministre allemand délégué de l'Economie, permettra certainement de booster l'investissement allemand en Algérie. Mais c'est peut-être dans le domaine de l'énergie que les attentes allemandes sont plus grandes. Le ministre allemand souhaite voir le partenariat dans ce domaine se consolider. L'Algérie étant le deuxième fournisseur africain de l'Allemagne en gaz naturel. “L'Algérie peut très bien renforcer les approvisionnements de l'Europe en gaz”, a-t-il indiqué. La chancelière allemande qui souhaite une plus grande participation des entreprises allemandes dans le secteur de l'énergie souligne suivre de près l'appel d'offres lancé par le ministère de l'Energie. Meziane Rabhi