Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI), Hamid Temmar, a saisi l'opportunité du Forum d'affaires algéro-allemand (F3A) pour appeler officiellement les investisseurs germaniques à s'impliquer dans la future stratégie industrielle du pays. Lors de la rencontre qui s'est tenue jeudi dernier, M.Temmar a souhaité une « réorientation » des investissements directs allemands vers l'Algérie. Au-delà du partenariat, le MPPI est à la quête de plus d'IDE allemands. « L'Allemagne exporte ses investissements directs en Asie et dans d'autres pays. Pourquoi ne pas exporter ces investissements et ce savoir-faire vers l'Algérie ? », s'est exclamé M.Temmar qui ne manquera pas de mettre en avant les avantages comparatifs dont dispose l'Algérie notamment « une énergie à faible coût et une base industrielle perfectible ». C'est le second partenaire important de l'Algérie que Temmar invite à s'engager dans la nouvelle stratégie des pouvoirs publics après la France. Pour rappel, la dernière visite de Thierry Breton, ministre français de l'Economie, avait conclu à la signature d'un accord portant sur la promotion de trois branches industrielles, à savoir l'agroalimentaire, la pharmaceutique et l'automobile. Paradoxalement, le MPPI annonçait, un mois plus tard, l'intégration de l'automobile à la stratégie industrielle alors que les économistes locaux et les organisations patronales, sans compter les concessionnaires automobiles, étaient unanimes à dire qu'une telle industrie a peu de chances de réussir en Algérie. Devant les Allemands, M. Temmar insistera sur d'autres filières, notamment la pétrochimie, les engrais, l'acier, la mécanique et l'agroalimentaire. Tout en rappelant que des assises nationales sont prévues cette semaine, le ministre des Participations a soutenu que cette stratégie est « un long terme » avec des filières « importantes et porteuses ». Le ministre allemand de l'Economie et de la Technologie, Michael Glos, présent au F3A, a rassuré son homologue en affirmant que les entreprises de son pays sont prêtes à « contribuer activement à l'ouverture, à la modernisation et à la diversification de l'économie algérienne en y apportant leur technologie, leur savoir-faire et leur expertise technique ». Sans faire part d'une adhésion franche à la stratégie industrielle qui sera débattu dès demain, M. Andreas, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, a affirmé, cite la presse, qu'un milliard d'euros d'investissements allemands sont sur la table des négociations. Il ne manquera pas de rappeler que plus de 140 entreprises et bureaux de liaison allemands activent aujourd'hui sur le marché algérien. Les investissements directs allemands en cumul se chiffrent actuellement à hauteur de 350 millions d'euros. Henkel, Knauf, Linde, Messer, Siemens, ZF, BASF, DHL, Dywidag figurent parmi les plus importants investisseurs. Néanmoins, le niveau des investissements reste mineur par rapport à la dimension des échanges commerciaux. En 2005, les importations de l'Allemagne en provenance d'Algérie se sont élevées à 1,6 milliard d'euros, alors que ses exportations vers l'Algérie se sont situées à 1,1 milliard d'euros.