Malaise n L'Association nationale des arbitres de football (Anaf), que préside l'ancien chevalier du sifflet international, Abderahmane Bergui, s'apprête à organiser une assemblée générale le 24 février prochain. Beaucoup de points seront à l'ordre du jour, entre autres, l'idée d'une grève quatre jours plus tard, c'est-à-dire, le 28 février. Cela devrait être à l'occasion du déroulement de la 26e journée de la Super Division II, et ce, en guise de protestation contre les sorties médiatiques, apparemment fracassantes, de Noureddine Saâdi et d'Abdelkrim Medouar lors de la nouvelle émission télévisée «Kalam fi riadha» du mercredi 6 février dernier où il a été question de l'arbitrage. Pour rappel, l'entraîneur Saâdi et le président Medouar avaient tenu des propos jugés très graves qui ont suscité l'offuscation des autorités du football et du corps arbitral qui n'ont pas hésité à monter au créneau. Mieux encore, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Hamid Haddadj, a annoncé vendredi que l'Anaf portera cette affaire en justice et que son institution sera partie civile. Ce soudain intérêt aux déclarations de deux acteurs du football, qui ne sont pas les premiers à dénoncer ce qui se passe dans ce milieu, a poussé plusieurs observateurs à s'interroger pourquoi spécialement Saâdi et Medouar et pas d'autres avant eux ? Veut-on détourner l'attention de l'opinion en faisant de cette affaire une voie à ne pas suivre et prévoir pour ses auteurs des sanctions exemplaires ? C'est à se demander sérieusement les motivations réelles de ce branle-bas de combat alors que les deux invités de «Kalam fi riadha» n'ont que rappeler certaines vérités amères de notre football qui, sous d'autres cieux, auraient amené les autorités à enquêter sérieusement sur ce qui se passe dans ce milieu. Comme ce fut le cas en Italie peu avant le dernier Mondial- 2006 où le scandale Moggi (du nom de l'ex-président de la Juventus) avait provoqué un véritable séisme dans la péninsule italienne. La justice italienne, qui soupçonnait l'existence d'une toile d'araignée et d'un réseau de corruption pour l'arrangement de plusieurs matchs, ne s'est pas posé de questions en mettant les grands moyens (écoutes téléphoniques, filatures, recoupements, investigations) pour démonter pièce par pièce l'empire de la corruption avec toutes les lourdes sanctions (sportives et de justice) qui ont suivi. Cela n'a pas empêché la Squadra Azzura de gagner la Coupe du monde en Allemagne ni l'AC Milan de remporter la Ligue des champions européenne.