Coup de théâtre n Contre toute attente, l'USM Alger a perdu son match hier contre Talaie Al-Jeïch, mais c'est surtout la démission du président Allik qui a fait l'effet d'une bombe à Bologhine. Il faut bien croire que les temps ont changé et que le football dans notre pays a extrêmement viré de bord, pas dans le bon sens malheureusement, mais en régressant à tous les niveaux. Et là, on ne fait pas seulement allusion à la défaite de l'USMA, hier, face au représentant égyptien de Talaie Al-Jeïch, mais à cette attitude du public des Rouge et Noir qui nous a habitués à vraiment mieux dans le passé, même lorsque le club passait par des moments très difficiles comme les défaites en coupe d'Algérie (9 en tout) ou les années de relégation. Les fans de l'USMA avaient cette particularité de ne pas ressembler aux galeries des autres clubs, non seulement par le répertoire riche et repris par tous les supporters du pays, mais surtout par leur fair-play, notamment envers leur premier dirigeant Saïd Allik, à la tête du club depuis seize ans. Une période durant laquelle, le club a refait l'histoire en trustant le plus gros de ses titres (cinq coupes et quatre championnats) et en dominant pendant plus d'une décennie le football national. Des joies et des peines, c'est la vie d'un club, c'est la vie tout simplement. Sauf qu'hier, le volcan qu'est devenu au fil des saisons le stade Omar-Hamadi, a vociféré et a grondé en débitant des insanités qu'aucun être sensé ne peut accepter. Installé au milieu de ses invités de marque à la tribune officielle, le président Allik, pourtant adulé et très respecté par les supporters usmistes, en a entendu des vertes et des pas mûres. Et le masque qu'il s'est tapé à quelques minutes de la fin du match contre le représentant égyptien en disait long sur les intentions de l'homme. Cela n'a d'ailleurs pas tardé puisque le boss usmiste est passé à l'acte en annonçant, à travers un communiqué lu à la presse, qu'il démissionnait des affaires courantes du club et mettait ainsi fin à tant d'années de sacrifices et de bons et loyaux services. Très touché dans son amour-propre et sous le coup de l'émotion, le président Allik n'arrivait pas à lire le communiqué qu'il avait rédigé quelques instants auparavant dans son bureau, et c'est Réda Abdouche, membre du comité directeur de l'USMA, qui le fera. «Aujourd'hui, j'estime venu le moment de tirer ma révérence et de céder la place à un autre président à qui je souhaite beaucoup de succès», souligne Allik dans son communiqué. «Aujourd'hui, je suis heureux de redevenir le supporter n°1 de l'USMA que j'ai toujours aimée et que je continuerai à chérir», conclut le désormais ex-premier responsable des Rouge et Noir. Aujourd'hui, l'USM Alger se trouve pour la première fois dans une situation «chaotique». C'est la première fois, en effet, que le club se trouve sans président et entraîneur en même temps.