Avis n Les cas de pédophilie et d'assassinat d'enfants enregistrés, ces derniers mois, sont alarmants. Pour le président de la Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati, qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, la situation est des plus inquiétantes. «Les chiffres sont extrêmement graves, lorsqu'on parle dans une société comme la nôtre d'un chiffre aussi élevé, cela interpelle tout le monde», a-t-il déclaré en réponse à une question relative aux quelque 200 cas de pédophilie et d'assassinat d'enfants qui auraient été recensés depuis l'année dernière au niveau national. Le premier responsable de la Forem n'a pas mâché ses mots pour dénoncer le silence de «certains responsables» par rapport à cette situation. «Je me demande comment certains responsables arrivent à dormir tranquillement en apprenant que ces chiffres-là sont réels», a-t-il affirmé en substance. Et d'ajouter : «Il ne s'agit pas uniquement d'images, mais c'est le petit Yassine, c'est le petit Farid, c'est le petit Yazid, chaque chiffre a derrière lui une image, une famille, un être vivant, donc c'est terrible.» Mais la pédophilie n'est pas le seul danger qui menace les enfants dans notre pays, selon M. Khiati. «Il n'y a pas que ça, faites un tour dans les grandes maternités pour voir le nombre d'enfants abandonnés, c'est terrible, il faut qu'il y ait de la sensibilisation, il faut expliquer aux gens, il faut développer l'information», a-t-il fait remarquer. Sur sa lancée, l'invité de la Chaîne III a cité le problème des enfants de la rue et celui des enfants qui quittent les bancs de l'école pour aller travailler. Selon lui, il est plus que jamais temps que «toutes les forces vives de la nation» unissent leurs efforts et travaillent ensemble pour faire face à une telle situation. Sur ce registre, il a préconisé la mise en place de «commissions ou de structures polyvalentes» constituées de représentants des pouvoirs publics et de la société civile, qui auront à «donner des avis et surtout, le cas échéant, recommander en fonction, bien sûr, de ce qui se passe au niveau de la société». «Une loi, quelle qu'elle soit, ne peut pas régler tous les problèmes», a-t-il expliqué. A une question relative au plan national de l'enfance que le gouvernement vient d'examiner, le président de la Forem a répondu en soulignant qu'il s'agit là d'une «stratégie à long terme, elle est positive dans la mesure où elle met en place un dispositif global». Néanmoins, il a relevé que la mise en place de cette loi a pris du retard, tout en souhaitant sa promulgation dans les plus brefs délais.