Constat n Le kidnapping d'enfants est un grave phénomène qui a pris de l'ampleur ces dernières années dans notre pays, la responsabilité dans la majorité des cas incombe aux parents. Huit cent trente enfants ont été kidnappés entre 2001 et 2009, selon les chiffres communiqués par les services de sécurité. Interpellé sur ce sujet par les députés, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni a indiqué que les ravisseurs exigent souvent une rançon. A titre d'exemple, 120 milliards de centimes ont été payés par les parents des victimes en 2007. Interrogé ce matin sur les ondes de la chaîne III sur ce phénomène devenu un «business lucratif», le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati, a indiqué que «Les enlèvements d'enfants contre des rançons constituent aujourd'hui un véritable fléau social et représentent également un problème sécuritaire d'une extrême importance». Selon les services de sécurité, dans la plupart des cas de kidnapping, les enfants sont assassinés à cause de la pression médiatique qui pousse les ravisseurs à passer à l'acte. «Lorsqu'on analyse les enlèvements, on s'aperçoit que 90% s'effectuent au niveau des grandes villes, ce qui fait ressortir la nécessité de mettre en place un plan d'alerte, qui malheureusement n'existe pas chez nous sous une forme élaborée», a expliqué M Khiati. Aujourd'hui, il ne reste que l'initiative des services de sécurité locaux qui ont permis dans certains cas de déjouer des affaires, mais il est impératif que ce plan soit mis en place au cours des prochains mois pour ne pas dire au cours des prochaines semaines pour mobiliser toute la population autour d'un enlèvement. «Généralement, tout se joue dans les premières heures, et s'il y a une mobilisation et si l'information circule, il est très possible de faire avorter beaucoup de kidnappings», a expliqué le directeur de la Forem. Interrogé sur les principales causes de ce fléau, que les services de sécurité expliquent par le trafic d'organes, M. Khiati estime qu'il y a de nombreuses causes : la première ,selon lui, est les rançons et les histoires du terrorisme qui sont autour. La deuxième est la pédophilie et l'inceste. Mais il estime qu'il y a d'autres causes comme les enlèvements de parents sur des enfants issus de familles où il y a eu des divorces. Les enlèvements pour des motifs de prélèvement d'organes restent, selon lui, peu importants. A une question sur l'inexistence de mobilisation au sein de la société civile autour de cette question, M. Khiati, estime qu'il y a une mobilisation, mais elle est très faible. «Une grande responsabilité des enlèvements incombe aux parents, ainsi il est indispensable de les sensibiliser pour qu'ils ne lâchent pas leurs enfants dans la rue. En outre, un contact permanent doit être établi entre les parents et leurs enfants à tout moment et en tout lieu», a conclu M Khiati.