Devinette n À l'USM Alger, c'est connu : les crises sont souvent bien amorties par rapport à d'autres clubs où les retombées font plus de dégâts. C'est ainsi qu'au lendemain de la défaite contre Talae El-Djeïch, Ali Fergani, qui avait annoncé sa démission, est revenu sur sa décision. C'est d'ailleurs lui qui a assuré la séance d'entraînement d'avant-hier, qui s'est déroulée à Bouchaoui, en présence de plusieurs dirigeants, tels Abdouche, Mechia, Allouache et autres Mimoun, venus en force pour soutenir les joueurs et le coach, mais surtout pour donner cette image que l'USMA reste un club debout et uni dans la douleur. Personne d'ailleurs ne veut parler de crise ni commenter la démission du président annoncée lundi à l'issue de la défaite en Ligue des champions des clubs arabes face à Talae El-Djeïch (0 à 1). Pour les Usmistes, «Saïd s'est retiré des affaires du club pour se reposer un peu car il est fatigué et a besoin de recul», mais est-ce pour mieux sauter ou bien pour préparer sérieusement sa succession ? Car, il ne faut pas se leurrer : quand on passe près de seize ans à la tête d'un club comme l'USMA, en s'engageant corps et âme pour le mettre là où il est aujourd'hui, on ne se retire pas comme ça en redevenant un simple supporter. Croire en cela, c'est vraiment méconnaître Allik, l'homme et le président. Ce qui est certain, c'est que le départ de Allik ne date pas d'aujourd'hui puisqu'à chaque crise passagère ou à la veille d'une assemblée générale du club, l'enfant de Tixeraïne annonce son retrait avant de revenir sur sa décision sous la pression des fidèles supporters des Rouge et Noir et des dirigeants. Mais également des responsables du football et de certaines hautes autorités du pays auprès desquels le boss usmiste s'est forgé une réputation et a fait admettre le rôle prépondérant que peut jouer un club de football dans la société, surtout durant les durs moments qu'a traversés l'Algérie. Allik a su faire ce lien entre le politique et le sportif, même si parfois il a failli se brûler les doigts. Il l'a fait pour le bien de son club, et l'USMA s'en est sortie grandie avec titres et prestige. Mais un jour, Allik a déclaré : «Le jour où les supporters m'insulteront, je partirai, je vous le jure.» Et ce qui était redouté et impensable est arrivé lundi au stade Omar-Hamadi : le mythe Allik a été piétiné par une horde de supporters démontés qui ont fait entendre au président un chapelets d'insultes et de quolibets en présence de ses invités, ce qui a précipité les choses et la déclaration de retrait du président. Personne n'imaginait qu'un jour Allik, le président le plus respecté et le plus envié pour ses faits d'armes et son palmarès unique, lui la fierté de l'USMA comme l'illustre cette banderole géante qu'accrochent les fans des Rouge et Noir à chaque rencontre, allait subir un tel affront. Une telle humiliation. Le président décide alors de jeter l'éponge pour prendre définitivement sa retraite.