Evocation n Waciny Laâredj et Martine Lecoze, auteurs respectivement de Le livre de l'Emir et le Jardin d'Orient ont souligné la «dimension humaine et la grandeur» de l'Emir Abdelkader. «En optant pour un roman historique, j'ai voulu libérer l'histoire de ses assurances et de ses démences. J'ai voulu aborder cette personnalité nationale sous un autre angle, celui de l'homme, tout en restant fidèle à la vérité historique», a expliqué le romancier algérien Waciny Laâredj, enseignant à l'université de la Sorbonne, au cours d'un café littéraire organisé dans le cadre du Maghreb des livres qui se tient à Paris. Martine Lecoze, pour sa part, a exprimé, devant une assistance très nombreuse, sa «joie» d'écrire sur l'Emir Abdelkader, car «je ressens une responsabilité fraternelle», a expliqué cette romancière qui vit à Amboise, ville connue pour son château royal où a été détenu l'Emir Abdelkader de 1848 à 1852. Elle a précisé que la population amboisienne garde toujours en mémoire les récits transmis de génération en génération sur le séjour de cette figure marquante de la résistance populaire algérienne contre l'occupant français. «À Amboise, la personnalité de l'Emir est très vivante et très présente. Elle est respectée parce qu'il a été un homme digne, intègre et constant dans ses principes», a expliqué Martine Lecoze, qui a considéré que ce respect est «la reconnaissance d'une véritable grandeur». Waciny Laâredj est longuement revenu sur la personnalité de l'Emir Abdelkader soulignant son amour pour le savoir, les livres et les connaissances. «Dans la zmala de Tagdempt, le premier édifice qu'il avait réalisé est une bibliothèque dotée d'un fonds documentaire très riche. Le général Bugeaud détruira plus tard cette zmala et brûlera tous les ouvrages contenus dans cette bibliothèque», a indiqué l'auteur. Les deux intervenants ont évoqué la dimension spirituelle de l'Emir qui a prôné et adopté une démarche de «dialogue entre les civilisations et les religions», qui fait de lui une «personne ouverte, tolérante, de dialogue et fortement humaniste». Auparavant, dans le cadre des cafés littéraires de ce Maghreb des livres, un hommage a été rendu par des proches et amis de Djamel-Eddine Bencheikh, poète spécialiste de la littérature arabe, qui avait traduit, en collaboration avec André Miquel, le livre des Mille et Une nuits. Un ouvrage collectif a été présenté à cette occasion. Maghreb des livres, qui se poursuivra aujourd'hui dimanche, rendra hommage au défunt intellectuel algérien Mostefa Lacheraf.