Rares ont été les salons du livre qui n'ont pas évoqué celui qu'on considère comme le fondateur de l'Etat algérien, l'Emir Abdelkader, trépassé pourtant en exil en Syrie. On se rappelle qu'au 12ème salon déjà, quantité de discours ont été prononcé à la Safex l'ancienne maison du Sila à l'occasion de la sortie chez Actsud de " Le livre de l'Emir " de l'écrivain Ouassimi Laredj. L'écrivain s'est donné pour mission d'évoquer non les actions de l'Emir mais ses qualités humaines. Pour cela il avait même cité comme exemple la demande faite par l'ancien archevêque d'Alger, Dupuch qui a sollicité l'Emir Abdelkader pour la libération d'un soldat français. L'Emir non seulement a accédé à cette demande mais a aussi libéré les 99 autres soldats détenus. ''La relation entre l'Emir Abdelkader et l'archevêque Dupuch était basée sur le dialogue'', a indiqué l'acrivain ajoutant ''on ne peut pas comprendre la personnalité et l'œuvre de l'Emir Abdelkader si on ne comprend pas la valeur du symbole''. L'historien Amar Belkhodja, a lui aussi parlé de l'Emir en s'orientant vers ses admirateurs et détracteurs, des passionnés de héros et d'histoire, de Lacheraf, de Mohamed Cherif Salhi et de bien d'autres, dont il rapporte les points de vue. Dans un article, puisque le livre est constitué d'une série d'articles, daté de novembre 1991, Belkhodja fait part de son indignation vis-à-vis de Boudjedra parlant de trahison de l'Emir qui, pourtant, a su manier l'épée et la plume. Belkhodja a mis en exergue la passion de l'Emir Abdelkader pour le livre et son ouverture d'esprit. ''L'émir Abdelkader, était un homme éclairé et lisait beaucoup, notamment l'ouvrage de Ibn Khaldoun'', souligne Amar Belkhodja à propos de ce poète et chef de la résistance qui ''avait un projet ambitieux pour construire une société moderne''. Ce jeudi, le sujet a été remis sur la table ronde du Sila (du 27 au 06 novembre) sous le titre "Les romanciers et le personnage historique de l'Emir Abdelkader".L'écrivain Ali Abdelaziz Farah, celui, là même qui était au SILA 2007 et qui a parlé de ses entretiens imaginaires avec L'Emir reprendra ses travaux à la faveur du SILA 2009. Il puisera des informations prescrites dans son ouvrage " L'Emir Abdelkader: le temps d'une halte " et à travers lesquelles il a essayé, a-t-il précisé "de répondre à un certain nombre de questions en rapport avec sa vie, sa personnalité et son parcours"."J'ai réuni une partie des données qui existent sur l'Emir Abdelkader et puis, à partir de là, j'ai monté une interview en faisant intervenir l'histoire pour que le lecteur ait une idée sur les données et les aboutissements de ces questions", a expliqué Farah, confiant par ailleurs avoir "restreint les questions pour ne pas noyer l'essentiel des données".Abordant les thèmes traités, le chercheur a indiqué qu'ils sont très nombreux et qu'ils sont répartis "de manière à retenir le plus possible l'attention du lecteur".Ammi Kebir Mustapha, auteur d'un livre portant le titre Abdelkader, a évoqué la spiritualité de l'Emir Abdelkader et mis en exergue son "grand humanisme"."C'était un grand esprit qui s'était ´´dressé´´ à Damas pour sauver des chrétiens en 1860", a affirmé Ammi Kebir qui a aussi rappelé l'enfance de l'Emir qui était "un passionné de poésie, de lecture et d'équitation". "L'Emir Abdelkader a été aussi le ´´découvreur´´ d'Ibn Arabi, cet autre grand humaniste incontournable et essentielle figure de la pensée soufie, dont il a exhumé et publié l'œuvre", a-t-il ajouté. A regarder de près le Sila n'est qu'une vague maison qu'habitent des personnages d'un immobilisme cuisant. Rebouh H