Proportion n Le taux des puces anonymes serait de 10 à 15% du total des lignes actuellement en fonction qui est de 28 millions. Le président du conseil de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) a affirmé, hier, avoir accordé «quelques jours encore» aux trois opérateurs de la téléphonie mobile pour identifier toutes les puces en circulation sur le marché. Cette demande est assortie d'une menace. «Les opérateurs ont, jusqu'à fin avril, pour identifier toutes les puces. Dans le cas contraire, nous engagerons une procédure brutale», a déclaré Mohamed Belfodil, au cours d'une conférence au centre de presse du quotidien El Moudjahid (Alger). Par «procédure brutale», le président de l'Arpt signifie la coupure pure et simple des lignes non identifiées, dès mai prochain. Tout en rappelant l'existence d'une «mécanique d'identification des usagers», le conférencier déclare qu'«il reste encore certaines puces non identifiées». La proportion de cette donnée est approximative. M. Belfodil la situe entre 10 et 15% du nombre global des puces actuellement en circulation. D'autres cadres du Conseil de l'autorité de régulation, présents à la conférence, avancent un taux inférieur à 10%. Le marché national de la téléphonie, indique-t-on, aurait atteint, jusqu'à hier mercredi, 28 millions d'abonnés – contre 27 millions à la fin 2007 et 86 000 en 2000 – pour une population estimée à 34 millions d'habitants. Suivant les estimations du président de l'Arpt, le nombre des clients anonymes serait de 2,8 millions de personnes, soit presque l'équivalent de la population résidant à Alger. Les opérateurs notamment sont appelés à redoubler d'effort sachant que la nouvelle numérotation, entrée en vigueur le 22 février dernier, a créé quelque 90 millions de numéros, de quoi abonner environ trois fois la population actuelle de pays. La question de lignes de téléphone dont les détenteurs ne sont pas connus chez les trois opérateurs (Orascom, Wataniya et Algérie Télécom), avait suscité un vif débat, il y a quelques années, parallèlement à l'explosion de ce marché ouvert à la concurrence depuis l'an 2000. «Une mécanique d'identification des usagers» a été enclenchée, mais elle tarde à mettre un terme à cette situation. C'est qu'il est toujours possible d'acquérir une puce, tous opérateurs confondus, chez des trabendistes ou des buralistes qui vous les vendent comme ils vendent des cigarettes. Interrogé à ce sujet, le conférencier déclare : «Je vous le concède», assurant qu'après avril ces pratiques n'auraient plus cours. Un numéro non identifié est source potentielle de nuisance, ne serait-ce que pour les menaces et les harcèlements que vous subissez. Leur identification n'est possible qu'après une mise sur écoute, ce qui est rare.