Rumeur n Depuis quelques jours, la presse nationale fait l'écho d'une idée qui aurait titillé les méninges des pouvoirs publics et qui serait peut-être le salut de la sortie de crise de notre football : le championnat à blanc durant deux saisons. Bien que cette idée n'ait été revendiquée par aucune source officielle car qualifiée de simple ballon-sonde pour prendre le pouls du milieu et de l'opinion sportifs, la presse nationale, du moins certains confrères, tentent de susciter le débat avec les acteurs du football, premiers concernés par ce projet aux allures incohérentes de prime abord. Selon certaines sources, les «décideurs» se penchent sérieusement sur l'option d'une compétition à blanc durant deux longues saisons (ou courtes selon ce qu'on va en faire), et ce, pour procéder à une refonte du football national en le dotant d'une batterie de textes juridiques et d'un nouveau schéma directeur de développement afin de lui permettre d'entamer une nouvelle ère, celle du professionnalisme. Evidemment, ce projet n'est pas aussi simple que le pensent certains puisqu'il doit faire l'objet d'une étude sérieuse et approfondie qui aboutirait à des recommandations concrètes et réalisables sur le terrain. C'est, dit-on, une étude qui serait présentée au ministère de la Jeunesse et des Sports qui, à son tour, la soumettrait, à l'assemblée générale de la Fédération algérienne de football (FAF) pour adoption. Pour sa part, M. Djiar, le 1er responsable du secteur de la Jeunesse et des Sports a démenti l'option d'un championnat à blanc. Toutefois, l'on s'interroge sérieusement sur les tenants et les aboutissants de ce projet aux apparences floues et saugrenues : pourquoi tout arrêter alors que tout peut être mené en parallèle ? Faire acte d'absence dans les compétitions internationales n'est-ce pas une reculade de taille et tentative de suicide dans un monde très speed ? Les premiers adeptes de cette idée parlent de réorganiser le football, de contrôler les flux d'argent qui coulent au niveau des clubs sans résultats et sans contrôle strict de l'argent du contribuable. Ils parlent également de réduire à néant la pression des résultats qui pèsent sur les acteurs qui usent de pratiques illégales pour arriver à leurs fins. Cela tuerait, selon les défenseurs d'un championnat à blanc, les arrivistes, les trabendistes et les parasites de tout bord ayant investi le milieu de notre football. Les plus idéalistes estiment que c'est l'occasion rêvée de mettre dans le bain de nouvelles générations de jeunes footballeurs issus de la «formation» locale qui prouveraient que le produit national est valable au détriment des stars en carton qui sévissent dans nos terrains actuellement. Quant aux plus incrédules, ils comparent cette idée d'arrêt du football officiel à la réforme sportive de 1977 et qu'un tel sacrifice est la solution idéale pour en finir avec le bricolage régnant. L'exemple du Japon, de la Chine ou des Etats-Unis, voire de pays africains comme l'Egypte, le Togo ou l'Angola sont là pour nous rappeler qu'il n'est pas vraiment utile de se mettre sous embargo pour sortir d'une crise. L'Iraq, en guerre depuis quatre ans, a été champion d'Asie en 2007, les clubs de ce pays bataillent chaque jour pour survivre, mais continuent de participer aux joutes internationales et à aucun moment ils ont songé à arrêter le football, tant que la terre continuera à tourner, le ballon le fera aussi.