Résumé de la 2e partie n La sœur de M. Bourdais hérite de la fameuse tête du «Vert Galant». A sa mort, on ne sait ce qu'il est advenu de cette tête... D'après Maurice Colinon, qui a étudié cette anecdote, les arguments étaient au nombre de sept : 1-Les anthropologues consultés auraient unanimement déclaré que cette tête était celle d'un homme d'environ cinquante-cinq ans décédé de mort violente au début du XVIIe siècle. 2. La tête aurait été sectionnée longtemps après la mort, et sans aucune précaution : le cou était déchiqueté. 3. On y aurait décelé des traces de chaux vive. La chaux qui remplissait la fosse de 1793... On y aurait aussi décelé des traces de plâtre, déposé au cours des moulages faits à la même époque. 4. La tête portait à la lèvre supérieure une cicatrice une sorte de bec-de-lièvre, balafre faite par le couteau de Jean Châtel lorsque celui-ci, le 28 décembre 1594, avait déjà essayé d'assassiner Henri IV. Il fut écartelé le surlendemain. On ne perdait pas de temps à cette époque... 5. Sur la tête, il ne restait qu'une oreille, la droite trouée; or, le roi portait parfois des pendants d'oreille, certains portraits l'attestent. 6. Sur le cou, au niveau de la carotide, on voyait une forte entaille : celle du coup de couteau de Ravaillac. 7. A la racine du cou, une tache bleue. La petite histoire dit qu'après la mort du roi, ses proches firent cette tache pour dissimuler certain tatouage «compromettant», une profession de foi protestante peut-être, ou bien «À Henriette pour la vie», qui sait ? Ce qui aurait déplu à la reine, Marie de Médicis. M. Bourdais ajoutait même dans sa brochure qu'un radiesthésiste aurait identifié le roi, en promenant son pendule sur la photo de la tête momifiée. Il faut avouer que tout cela est troublant. Le vrai problème, c'est la personnalité de M. Bourdais, un imaginatif un peu brouillon. Dans son enquête, il a tout à fait négligé de chercher à savoir comment la précédente propriétaire, Mme Nallet-Poussin était entrée en possession de la relique. En revanche, il s'est acharné à démontrer que ce n'était pas Ravaillac, mais le duc d'Épernon, présent dans le carrosse au moment de la mort du roi, qui aurait porté le coup fatal. Il est vrai que des historiens sérieux ont prétendu qu'il aurait été sinon l'assassin, du moins l'instigateur du crime. Toujours est-il que la tête du bon roi Henri n'a pas officiellement refait surface... Pas plus, d'ailleurs, que les dessins en couleurs des dépouilles royales qu'Alexandre Lenoir avait exécutés lors de la profanation des sépultures. Ils ont disparu et ne sont connus que par des photos prises dans les années 1895. Avis aux amateurs ! Parlons maintenant du crâne de ce pauvre Descartes, mort en 1650, à Stockholm, – pour avoir dû, dès l'aurore, se rendre au palais royal afin d'y disserter de philosophie avec la redoutable reine Christine. Ce crâne, lui aussi, avait disparu au moment du retour des restes du philosophe en France. Il ne réapparut sur le marché – si j'ose dire — qu'en 1821, lorsqu'un chimiste suédois l'offrit à Cuvier avec un petit mot précisant que ce crâne respectable avait été dérobé en 1666 par un certain Hanstrom au moment où le corps du philosophe devait regagner la France. Espérons que Cuvier a su apprécier comme il se doit ce petit cadeau qui renforce l'amitié ! ! (à suivre...)