La compagnie nationale aérienne ajoute un troisième vol sur Montréal et envisage de rallier Pékin d'ici à la fin 2008. L'impression qui s'en dégage, aux premiers abords, est qu'Air Algérie est une compagnie florissante et en expansion, ayant réussi à fidéliser des millions de passagers et dont les prochains achats d'appareils vont lui conférer une nouvelle dimension et lui assurer sa place dans le ciel. La réalité est portant tout autre : la compagnie bat de l'aile, fait face à de nombreuses difficultés qui, si elles n'étaient pas résolues, pourraient, dans un délai plus ou moins long, la faire se crasher. La compétition déjà féroce s'aggravera lorsque l'open sky inéluctable rendra la tâche de la compagnie encore plus compliquée. Déjà qu'elle traîne de sérieux boulets : manque d'appareils, retards chroniques, cherté des prix, défaut de communication font qu'elle est régulièrement l'objet de critiques. Pour se donner un plan de vol, Air Algérie a tout récemment convoqué des assises nationales et a mis cartes sur table : tout a été passé en revue, aucun problème n'a été éludé. Débats souvent passionnés, échanges parfois tendus. Au terme de ces deux journées passées à se dire les quatre vérités, la visibilité s'est améliorée : la compagnie sait désormais quels défis elle doit affronter si elle ne veut pas rester clouée au sol, victime de sa vision passéiste quand elle régnait seule et sans partage dans un ciel qui lui était tout entier acquis. Le ciel change, Air Algérie aussi.