Résumé de la 71e partie n Alvirah est persuadée que Willy est dans cet hôtel, elle a donc concocté un plan de sauvetage qu'elle compte mettre en pratique avec l'aide de Cordelia qui se pointe, chez elle, tôt le matin. Alors qu'elles (Alvirah et Cordelia) dégustaient un café accompagné d'une tranche de gâteau, Alvirah expliqua la situation. «Cordelia, conclut-elle, je ne dirai pas que je n'ai pas peur, ce serait mentir. Je crève de peur pour Willy. Si quelqu'un surveille ou fait surveiller l'endroit et raconte qu'il a vu d'étranges allées et venues, ils tueront Willy. Cordelia, je te jure qu'il se trouve dans cet hôtel et j'ai un plan ; Maeve a toujours son permis de port d'arme, n'est-ce pas ? — Oui.» Les yeux gris au regard pénétrant de sœur Cordelia étaient rivés sur le visage d'Alvirah. «Et elle est restée en bons termes avec les types qu'elle avait envoyés en prison, n'est-ce pas ? Bien sûr. Ils l'adorent tous. Tu sais qu'ils donnent un coup de main à Willy lorsqu'il en a besoin et qu'ils se relaient pour porter des repas à nos invalides. — C'est ce qu'il me faut. Ils ressemblent aux individus qui logent à l'hôtel. Je voudrais que quatre ou cinq d'entre eux prennent une chambre au Lincoln's Arms ce soir. Qu'ils organisent une partie de cartes. C'est chose courante. Demain soir à sept heures, je dois recevoir un appel m'indiquant où déposer l'argent. Ils savent que je ne le remettrai pas avant d'avoir parlé à Willy. Pour les empêcher de l'emmener hors de l'hôtel, je veux que les copains de Maeve surveillent les sorties. C'est notre seule chance.» Cordelia regarda droit devant elle d'un air concentré. «Alvirah, Willy m'a toujours dit de faire confiance à ton sixième sens. Je pense que je n'ai rien de mieux à faire pour l'instant.» Dans l'après-midi du jeudi, le regard de Clarence était brouillé par la douleur qui lui vrillait le crâne. Même Tony prenait garde à ne pas le contrarier. Il se retint d'allumer la télévision, se contentant de rester assis près de Willy et de lui raconter à voix basse l'histoire de sa vie. ll en était à ses aventures à l'âge de sept ans, âge auquel il avait découvert que piquer des bonbons à l'étalage était un jeu d'enfant, lorsque Clarence aboya depuis son lit : «Tu dis que tu peux réparer cette foutue fuite ?» Willy cacha son excitation, mais il sentit tous les muscles de sa gorge se serrer tandis qu'il acquiesçait vigoureusement. «De quoi t'as besoin ? — D'une clé à molette, parvint à articuler Willy à travers son bâillon. Un tournevis. Du fil de fer. — D'accord. Sammy, t'as entendu ? Sors et va chercher ces trucs.» Sammy s'était remis à sa réussite. «Que Tony y aille.» Clarence s'emporta. «J'ai dit TOI. Ton débile de frère dirait au premier venu où il va, pourquoi il y va, et pour qui il y va. Maintenant grouille-toi.» Sammy frissonna, se rappelant que Tony n'avait rien trouvé de mieux que d'aller se balader dans la bagnole de leur évasion. «D'accord, Clarence, d'accord, fit-il d'un ton apaisant. Et dis donc, si je rapportais un peu de bouffe chinoise, hein ? Ça changerait, non ?» Clarence perdit momentanément son air furieux. «Ouais, O.K. Avec plein de sauce soja.» (à suivre...)