Développement n Une moyenne de 800 quintaux de viande de lapin a été produite ces trois dernières années dans cette wilaya par les élevages mis en place dans la région dans le cadre du programme de soutien à la cuniculiculture. Il a fallu attendre l'année 1997 pour voir cette activité reprise en main par la direction des services agricoles, qui procède alors à la distribution de 48 clapiers d'une soixantaine de sujets chacune au profit de 88 éleveurs de Ouaguenoun, Maâtkas, Makouda, Ouacif, Mekla et Tizi Ouzou. Cet engouement croissant des éleveurs pour l'élevage du lapin s'explique par le raccourcissement du délai d'amortissement des frais d'investissement, estimé en moyenne à deux années d'exploitation des clapiers, qui totalisent actuellement quelque 2 000 lapins. La première expérience de cuniculiculture a été pilotée en 1990 par l'ex-coopérative avicole de wilaya (Copawi) au niveau de la localité de Mekla, qui a abrité le premier élevage en cuniculiculture composé des premiers cheptels de lapins reproductifs importés de France, pays réputé pour être leader mondial en la matière. Cependant, l'inexpérience des promoteurs et la non-conformité des sites destinés à ces élevages, conjuguées au déficit en matière de financement et aux coûts exorbitants, à l'époque, des fourrages et du traitement prophylactique de ces rongeurs, ont concouru à l'échec de cette expérience pilote. Mais, la cuniculiculture a fini par connaître un essor grâce au Fonds national de régulation et de développement agricole (Fndra) qui, dès l'exercice 2000, consacra un soutien considérable à cette activité en l'élargissant à 20 autres éleveurs qui ont bénéficié également de modules d'une moyenne de 10 à 16 lapins reproductifs. Parallèlement, ces mêmes éleveurs bénéficièrent, également, d'une formation pour apprendre les nouvelles techniques d'élevage de lapins ainsi que l'instauration d'un contrôle vétérinaire périodique des clapiers, effectué à titre gracieux par les services de la direction de santé agricole. Très prolifique, une lapine met bas sept fois par an, avec une moyenne de six lapereaux pour chaque portée. Cet effectif peut produire, à terme, une moyenne globale de 52 kg de viande rouge, sachant qu'un lapin de 70 jours peut donner entre un et deux kg de viande, selon la DSA. Pour leur écoulement, de grandes quantités de viande de lapin produites localement sont périodiquement acheminées vers des hôtels classés des wilayas d'Alger et de Béjaïa. Bien que sa consommation soit insuffisamment ancrée dans les traditions culinaires locales, la viande de lapin est recommandée pour ses vertus curatives, notamment en matière de réduction du taux de cholestérol dans le sang. Elle est écoulée à 450 Da/kg sur le marché local. Selon le représentant des éleveurs de lapins de la région, M. Rahoui, la préoccupation majeure des éleveurs demeure «le coût du fourrage» qui, s'il était moins élevé, pourrait inciter davantage d'éleveurs potentiels à se lancer dans cette activité. Il a déploré à ce propos l'existence «d'une seule usine à l'échelle nationale spécialisée dans la production d'aliments pour lapins», estimant que cet état de fait «ne contribue nullement à la promotion et à l'extension de cette activité» qu'il propose d'intégrer au titre du programme du renouveau rural initié récemment par la tutelle.